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Dieu se laisse toucher par l’humilité du serviteur

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Il est question de foi, de confiance, de fidélité à travers les textes que nous offre notre liturgie d’aujourd’hui. En effet, face à l’oppression de l’invasion chaldéenne et la violence qui s’en est suivie, comme on venait de l’entendre en 1ère lecture, le peuple s’interroge :’’Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ?’’ Dieu, ne voit-il pas ce qui arrive à son peuple ? Est-il sourd aux cris des justes ? Pour le prophète Habacuc, le Dieu de l’Alliance est un Dieu sauveur, il l’a montré jadis en délivrant son peuple, appelé à vivre dans la fidélité, puisque la fidélité de l’amour de Dieu nous offre une totale confiance. L’assurance de sa présence, l’abandon à sa tendresse, nous permet, ainsi, d’avancer dans la vie dans une tranquille présence, ou comme dit st Paul, ‘’en gardant le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.’’

Mais la foi ne dispense pas le croyant des difficultés de la vie, elle ne lui épargne pas le doute non plus. Ce qui est sûr, c’est que la foi éclaire les choix et rassure au moment d’une prise de décision, si, évidemment, nous nous laissons conduire par Celui qui nous aime. C’est pour cela que le Psalmiste nous invite à l’action de grâce et à crier de joie pour le Seigneur, puisqu’il se souvient qu’il a toujours pu s’appuyer sur la bonté de Dieu.

C’est pour cela, frères et sœurs, qu’au lieu de reprocher ainsi à Dieu, à la manière du prophète Habacuc, son inertie face au mal ‘’Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ?’’, Jésus, lui, il nous invite à redécouvrir la simplicité de la prière. Puisque la prière n’est rien d’autre qu’une entrée en relation avec Dieu qui est notre Père, en nous en remettant à lui dans une totale confiance. Au lieu de calculer ce que nous avons à demander, ce que nous voulons absolument obtenir, il s’agit de nous abandonner à l’amour bienveillant de Dieu.

Jésus lui-même nous le dit, nous rappelant que l’essentiel n’est pas dans le ‘’faire’’, c’est-à-dire, en débitant beaucoup de mots, mais en vivant dans la confiance, en s’en remettant au Père avec foi. C’est cette prière-là qui pourra déraciner les arbres et déplacer les montagnes. Alors, comme les apôtres, commençons à tendre nos mains vers le Seigneur en lui demandant’’ d’augmenter en nous la foi’’ !

En effet, les apôtres font cette démarche parce qu’ils se sentent incapables de mettre en pratique les exigences de l’amour fraternel que Jésus venait de leur rappeler. Ils sont conscients de leur faiblesse, c’est ainsi qu’ils cherchent leur force auprès de lui.

La foi qu’ils demandent, et qu’il nous faut demander, nous aussi, c’est une démarche de grâce, c’est un germe de vie, une source de lumière et de force qui pourrait nous permettre de faire des choses impossibles à notre nature humaine.

Puisque par la prière, Dieu se laisse toucher par l’humilité du serviteur, car telle est la seule et véritable attitude qu’il attend des personnes qui lui font confiance. Le serviteur ne cherche pas alors la gloire, mais la joie d’avoir fait son devoir.

C’est pour cela qu’il n’est pas inutile de nous rappeler que dans une Eglise en marche ou, comme on dit aujourd’hui, dans une Eglise synodale (qui signifie marcher ensemble), chacun et chacune de nous est appelé(e) à être témoin de l’amour de Dieu. C’est-à-dire, appelé(e) à vivre son engagement dans l’humilité parce que ‘’nous ne sommes que de simples serviteurs : nous ne faisons que notre devoir’’, comme nous le rappelle le Christ.

Demandons-lui, donc, d’augmenter notre foi pour vivre dans notre quotidien en témoins de son amour. Amen.

Père Paul Okamba

Curé de Lasne

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