top of page

Comment est-ce que je regarde un mendiant ?

Dernière mise à jour : 3 nov. 2024



Aujourd'hui, l'Évangile de la liturgie (Mc 10, 46-52) nous raconte que Jésus a guéri un homme de sa cécité. Il s'appelle Bartimée, mais la foule dans la rue l'ignore : c'est un pauvre mendiant. Ces gens n'ont pas d'yeux pour cet aveugle, ils le laissent, ils l'ignorent. Aucun regard, aucun sentiment de compassion. Bartimée non plus ne voit pas, mais il entend et il est entendu. Il crie, il crie fort : « Fils de David, aie pitié de moi ! » (v. 48). Jésus, lui, l'entend et le voit. Il se met à sa disposition et lui demande : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (v. 51).

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? Cette question, devant un aveugle, ressemble à une provocation et est plutôt une épreuve. Jésus demande à Bartimée qui il cherche vraiment et pour quelle raison. Qui est pour toi le « Fils de David » ? C'est ainsi que le Seigneur commence à ouvrir les yeux de l'aveugle. Considérons trois aspects de cette rencontre, qui devient un dialogue : le cri, la foi, le chemin.

Tout d'abord, le cri de Bartimée, qui n'est pas seulement une demande d'aide. C'est une affirmation de soi. L'aveugle dit : « J'existe, regarde-moi. Je ne vois pas, Jésus. Me vois-tu ? » Oui, Jésus voit le mendiant et il l'entend, avec les oreilles du corps et avec celles du cœur. Pensons à nous, lorsque nous croisons un mendiant dans la rue : combien de fois nous détournons le regard, combien de fois nous l'ignorons, comme s'il n'existait pas. Et nous, entendons-nous le cri des mendiants ?

Deuxième point : la foi. Que dit Jésus ? « Va, ta foi t'a sauvé » (v. 52). Bartimée voit parce qu'il croit ; le Christ est la lumière de ses yeux. Le Seigneur observe comment Bartimée le regarde. Comment est-ce que je regarde un mendiant ? Est-ce que je l'ignore ? Est-ce que je le regarde comme Jésus ? Suis-je capable de comprendre ses questions, son appel à l'aide ? Lorsque vous faites l'aumône, regardez-vous le mendiant dans les yeux ? Touchez-vous sa main pour sentir sa chair ?

Enfin, le voyage: Bartimée, guéri, « suivait Jésus sur la route » (v. 52). Mais chacun de nous est Bartimée, aveugle à l'intérieur, qui suit Jésus une fois qu'il s'est approché de lui. Lorsque vous vous approchez d'un pauvre et que vous vous faites proche de lui, c'est Jésus qui s'approche de vous dans la personne de ce pauvre. Qu'on ne s'y trompe pas : l'aumône n'est pas la charité. Celui qui reçoit le plus de grâce de l'aumône est celui qui la donne, parce qu'il se fait regarder par le Seigneur.

Prions ensemble Marie, aurore du salut, pour qu'elle garde notre chemin dans la lumière du Christ.


PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre

Dimanche 27 octobre 2024

18 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commentaires


bottom of page