
19 octobre 2025
Sur cette page, vous trouverez :
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Les lectures de la Messe, la feuille de Messe avec le choix des chants
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Une proposition de prière universelle à télécharger, en format PDF et en format Word modifiable
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Une méditation sur l'Evangile du dimanche, un texte spirituel et un commentaire de Marie-Noëlle Thabut
29e dimanche
du Temps Ordinaire
99e Journée mondiale des missions

Le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Luc, 18, 8
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Lectio Divina
Consultez cette page pour une préparation priante de la liturgie puis lire les méditations ci-dessous.
Méditation du Pape François
La deuxième lecture de la liturgie d’aujourd’hui nous propose l’exhortation que l’apôtre Paul adresse à son fidèle collaborateur Timothée: «Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, exhorte, avec une patience inlassable et le souci d’instruire» (2 Tm 4, 2). Le ton est pressant: Timothée doit se sentir responsable de l’annonce de la Parole.
La journée missionnaire mondiale, qui est célébrée aujourd’hui, est une occasion propice pour chaque baptisé de prendre davantage conscience de la nécessité de coopérer à l’annonce de la Parole, à l’annonce du Royaume de Dieu à travers un engagement renouvelé. Le Pape Benoît XV, il y a un cent ans, pour donner un nouvel élan à la responsabilité missionnaire de toute l’Eglise, promulgua la lettre apostolique Maximum illud. Il sentit la nécessité de requalifier évangéliquement la mission dans le monde, pour qu’elle soit purifiée de tout résidu colonialiste et libérée des conditionnements des politiques expansionnistes des nations européennes.
Dans le contexte différent d’aujourd’hui, le message de Benoît XV est encore actuel et incite à dépasser la tentation de toute fermeture auto-référentielle et de toute forme de pessimisme pastoral, pour nous ouvrir à la nouveauté joyeuse de l’Evangile. A notre époque, marquée par une mondialisation qui devrait être solidaire et respectueuse des particularités des peuples, mais qui, en revanche, souffre encore de l’homologation et des vieux conflits de pouvoir qui alimentent les guerres et ruinent la planète, les croyants sont appelés à apporter partout, avec un nouvel élan, la bonne nouvelle qu’en Jésus, la miséricorde vainc le péché, l’espérance vainc la peur, la fraternité vainc l’hostilité. Le Christ est notre paix et en Lui toute division est dépassée, c’est seulement en Lui que réside le salut de chaque homme et de chaque peuple.
Pour vivre la mission en plénitude, il y a une condition indispensable: la prière, une prière fervente et incessante, selon l’enseignement de Jésus proclamé également dans l’Evangile d’aujourd’hui, où il raconte une parabole «sur la nécessité de prier sans cesse et de ne pas se décourager» (cf. Lc 18, 1). La prière est le premier soutien du peuple de Dieu pour les missionnaires, riche d’affection et de gratitude pour leur tâche difficile d’annoncer et de donner la lumière et la grâce de l’Evangile à ceux qui ne l’ont pas encore reçue. C’est aussi une belle occasion pour nous demander aujourd’hui: est-ce que je prie pour les missionnaires? Est-ce que je prie pour ceux qui vont loin pour apporter la Parole de Dieu à travers leur témoignage? Pensons-y.
Que Marie, Mère de toutes les nations, accompagne et protège chaque jour les missionnaires de l’Evangile.
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 20 octobre 2019
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La persévérance dans la prière : une foi qui agit
Les textes de ce dimanche nous invitent à contempler la puissance de la prière persévérante et la fidélité de Dieu face à ceux qui crient vers lui sans relâche.
Lecture de l’Exode (17, 8-13)
Moïse, les bras levés vers le ciel, soutenu par Aaron et Hour, incarne la prière du peuple en lutte. Tant que ses mains restent levées, Israël triomphe. Ce geste nous rappelle que la victoire ne vient pas seulement de la force humaine, mais de l’intercession fidèle et communautaire. C’est ensemble, dans la solidarité et la prière, que le peuple de Dieu avance.
Deuxième lecture (2 Timothée 3,14 – 4,2)
Paul exhorte Timothée à rester fidèle à l’Écriture et à proclamer la Parole avec constance. Dans un monde souvent indifférent ou hostile, cette fidélité devient un acte de résistance spirituelle. La prière et l’annonce de l’Évangile sont les deux piliers d’une vie chrétienne engagée.
Évangile (Luc 18, 1-8)
La parabole du juge inique et de la veuve nous enseigne que Dieu, à la différence du juge, écoute et répond avec amour à ceux qui le supplient jour et nuit. La veuve, figure de la vulnérabilité et de la ténacité, nous montre que la foi ne se mesure pas à la force, mais à la persévérance. Jésus nous interpelle : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18,8). Cette question nous pousse à examiner notre propre fidélité dans la prière.
Ce dimanche nous appelle à une foi active, une prière qui ne se lasse pas, même quand les réponses tardent. Comme Moïse, comme la veuve, nous sommes invités à tenir bon, à soutenir les bras de ceux qui fléchissent, à croire que Dieu agit, même dans le silence.
Mieux comprendre l’Évangile
avec Marie-Noëlle Thabut
QUAND LE FILS DE L’HOMME VIENDRA
Tout ceci se passe dans une ambiance qu’on pourrait qualifier de fin du monde ! Luc nous a dit un peu plus haut que Jésus est sur le « chemin de Jérusalem » : il marche vers sa Passion, sa mort et sa Résurrection ; les disciples ne savent pas très bien ce qui va se passer à Jérusalem, mais ils pressentent un dénouement tragique et mystérieux. Peu de temps auparavant, ils ont imploré Jésus « Augmente en nous la foi », ce qui traduisait bien leur détresse. Et juste avant cette parabole d’aujourd’hui, Jésus a parlé longuement de la venue du Fils de l’homme. Le Fils de l’homme, c’est celui qu’on attend justement pour la fin du monde ; on connaît l’origine de cette expression : dans le livre de Daniel (au chapitre 7), le prophète raconte qu’il a eu la vision d’un homme (qu’il appelle un « fils d’homme ») qui vient sur les nuées du ciel ; il est admis près du trône de Dieu et il reçoit la royauté sur toute la création ; une royauté éternelle et universelle. Daniel précise que ce « fils d’homme » est en réalité un être collectif, un peuple qu’il appelle « le peuple des Saints du Très-Haut ». Les lecteurs de Daniel ont compris que cette vision se réalisera à la fin du monde. Dieu règnera enfin sur toute la création et le Fils de l’homme règnera avec lui. Jésus se présente souvent dans les évangiles comme le Fils de l’homme ; cela intrigue forcément ses interlocuteurs qui savent que le Fils de l’homme est un être collectif, le peuple des Saints du Très-Haut, enfin installé dans la gloire de Dieu ; ils ne savent peut-être pas quoi penser quand Jésus parle ainsi, mais ils entendent ce message de victoire définitive. Or, depuis qu’il a annoncé ouvertement sa Passion, Jésus multiplie l’usage de cette expression, le Fils de l’homme, toujours en parlant de lui, comme pour les rassurer sur l’issue des événements. Ce qui prouve au passage qu’ils avaient bien besoin d’être rassurés. On est donc dans une atmosphère de fin du monde ; d’ailleurs le thème du jugement (« Dieu fera justice à ses élus ») est bien dans la même note ; maintenant, si nous allons regarder, dans l’évangile de Luc, le contexte de cette parabole, nous trouvons l’évangile de la guérison des dix lépreux que nous avions lu dimanche dernier : la guérison des dix était le signe que le Règne de Dieu était déjà commencé ; en même temps, les disciples avaient touché du doigt le mystère du salut rejeté par ceux auxquels il était offert en premier (ici les neuf lépreux qui n’avaient pas reconnu le Christ) : le mystère de la Croix se profilait déjà à l’horizon ; mais la conversion du Samaritain (le seul lépreux revenu se prosterner devant Jésus) préfigurait l’entrée de tous, même des païens, dans ce royaume. Les Pharisiens ont fort bien compris tous ces enjeux puisque, aussitôt après la guérison des dix lépreux, ils ont demandé à Jésus quand donc viendrait le Royaume de Dieu, et Jésus a répondu par tout un discours sur la venue du Fils de l’homme.
TOUJOURS PRIER SANS SE DECOURAGER
Et voilà que Jésus a quitté ce ton grave pour raconter ce qui semble à première vue une petite histoire : l’histoire de cette veuve qui poursuit le juge de ses réclamations jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle attend ; et pourtant elle aurait toutes les raisons de se décourager : sa cause semble bien perdue d’avance, puisqu’elle a eu la malchance de tomber sur un juge qui se moque éperdument de la justice. Mais elle s’obstine parce que sa cause est juste, elle n’en doute pas un instant. C’est elle que Jésus nous donne en exemple ; l’exemple de l’humilité d’abord : si elle importune le juge, c’est parce qu’elle est dans le besoin ; la première condition pour participer au Royaume de Dieu, c’est de reconnaître notre pauvreté ; on retrouve là la première béatitude : « Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous » (Luc 6) ; l’exemple de la persévérance ensuite : dans notre attente du Royaume, à nous d’être aussi tenaces que cette veuve obstinée. Notre cause est encore plus juste que celle de la veuve puisque c’est la cause même de Dieu.Le rapprochement avec la première lecture de ce dimanche est très suggestif : dans la plaine Josué livrait un combat difficile contre les Amalécites qui avaient attaqué le peuple par surprise ; pendant ce temps, au sommet de la colline, Moïse, obstinément priait, sûr d’obtenir le secours de Dieu ; et soutenu par ses aides, il avait tenu bon jusqu’au coucher du soleil. La force de Moïse était dans sa certitude que Dieu voulait le salut de son peuple.Des siècles plus tard, les premiers Chrétiens affrontés à des difficultés et des persécutions trouvent le Royaume bien long à venir ; ils sont tentés par le découragement ; eux aussi doivent se souvenir que Dieu veut leur salut. Luc leur rappelle cette parabole dans laquelle Jésus avait fait l’éloge de l’obstination.Croire, c’est refuser de baisser les bras ; et la dernière phrase : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » est une mise en garde, valable pour tous les Chrétiens de tous les temps : ‘Attention, si vous n’êtes pas vigilants, vous aurez cessé de croire’.Les Chrétiens, ceux du temps du Christ, comme ceux d’aujourd’hui, sont donc invités à ‘ne pas baisser les bras’. Jésus sait bien que, dès le matin de sa Résurrection, ce premier matin de la venue du Fils de l’homme et jusqu’à sa venue totale et définitive, la foi sera toujours un combat, une épreuve d’endurance. Il ne manquera pas d’oiseaux de malheur pour semer le doute, il ne manquera pas de maîtres du soupçon. Cette attente du Royaume paraît tellement interminable… Dieu est-il vraiment au milieu de nous ? L’exemple de cette pauvre veuve vient à point nommé : nous sommes aussi démunis qu’elle ; tâchons d’être aussi obstinés.
Complément
Luc écrirait-il à une communauté menacée par le découragement ? On pourrait le croire, à entendre la dernière phrase « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Curieuse phrase : « Le Fils de l’homme, quand il viendra », c’est une affirmation, une certitude ; mais la deuxième partie de la phrase « trouvera-t-il la foi sur la terre ? » qui semble a priori bien pessimiste est en fait une mise en garde, un appel à la vigilance. Il est clair en tout cas que ce texte est une leçon sur la foi : puisque la dernière phrase pose cette question sur la foi et que la première phrase dit justement en quoi consiste la foi : « Il faut toujours prier sans se décourager ». On a donc là une inclusion ; et entre les deux, l’exemple qui nous est proposé est celui d’une veuve traitée injustement, mais qui ne lâche pas prise.
Avec la prière vous pouvez tout, vous êtes, pour ainsi dire, maîtres des volontés de Dieu, si j’ose parler ainsi ; et, sans la prière, vous n’êtes capables de rien, et cela seul suffit pour vous montrer la nécessité de la prière. Tous les saints ont commencé leur conversion par la prière et ont persévéré par la prière /.../ Je dis donc que la prière nous est absolument nécessaire pour persévérer. (…)
Mais la prière dont je vous parle, qui est si puissante auprès de Dieu, qui nous attire tant de grâces, qui semble même lier la volonté de Dieu, qui semble, pour ainsi dire, le forcer à nous accorder ce que nous lui demandons, c’est une prière faite dans un espèce de désespoir et d’espérance. Je dis désespoir, considérant notre indignité et le mépris que nous avons fait de Dieu et de ses grâces, nous reconnaissant indignes de paraître devant lui et d’oser lui demander notre grâce, nous qui l’avons tant de fois déjà reçue, et l’avons toujours payé d’ingratitude, ce qui doit nous porter, à chaque instant de notre vie, à croire que la terre va s’ouvrir sous nos pieds. (…) Je dis l’espérance, en représentant la grandeur de la miséricorde de Dieu, le désir qu’il a de nous rendre heureux, ce qu’il a fait pour nous mériter le ciel. Animés par une pensée si consolante, nous nous adresserons à lui avec une grande confiance. (…) Voilà, mes frères, la prière dont je veux parler, qui nous est absolument nécessaire pour avoir notre pardon et le don précieux de la persévérance.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
prêtre, curé d'Ars
Sermon pour le 2ème dimanche après Pâques (Sermons de Saint Jean Baptiste Marie Vianney, Curé d'Ars, t. 2 ; Éd. Ste Jeanne d'Arc, 1982 ; p. 32-34)
