
12 octobre 2025
Sur cette page, vous trouverez :
-
Les lectures de la Messe, la feuille de Messe avec le choix des chants
-
Une proposition de prière universelle à télécharger, en format PDF et en format Word modifiable
-
Une méditation sur l'Evangile du dimanche, un texte spirituel et un commentaire de Marie-Noëlle Thabut
28e dimanche
du Temps Ordinaire
Jubilé de la Spiritualité Mariale

Il ne s’est trouvé parmi eux
que cet étranger pour revenir sur ses pas
et rendre gloire à Dieu !
Luc 17, 18
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Lectio Divina
Consultez cette page pour une préparation priante de la liturgie puis lire les méditations ci-dessous.
Méditation
Homélie du Pape François
Alors que Jésus est en chemin, dix lépreux viennent à sa rencontre en criant : "Aie pitié de nous" (Lc 17, 13). Les dix sont guéris, mais un seul d'entre eux revient pour remercier Jésus : c'est un Samaritain, une sorte d'hérétique pour les juifs. Au début, ils marchent ensemble, mais ensuite ce Samaritain fait la différence lorsqu’il revient « en louant Dieu à haute voix » (v. 15). Arrêtons-nous sur ces deux aspects que nous pouvons recueillir dans l'Évangile d'aujourd'hui : marcher ensemble et rendre grâce.
Tout d'abord, marcher ensemble. Au début du récit, il n'y a aucune différence entre le Samaritain et les neuf autres. On parle simplement de dix lépreux, qui font groupe et, sans division, vont à la rencontre de Jésus. La lèpre, comme nous le savons, n'était pas seulement un fléau physique – qu'aujourd'hui encore nous devons nous efforcer d'éradiquer – mais aussi une "maladie sociale", car à l'époque, par peur de la contamination, les lépreux devaient rester en dehors de la communauté (cf. Lv 13, 46). Par conséquent, ils ne pouvaient pas entrer dans les centres habités, ils étaient tenus à l'écart, relégués en marge de la vie sociale et même religieuse, isolés. Marchant ensemble, ces lépreux expriment leur désarroi contre une société qui les exclut. Et notons bien : le Samaritain, même s'il est considéré comme un hérétique, un "étranger", fait groupe avec les autres. Frères et sœurs, la maladie et la fragilité communes font tomber les barrières et dépasser toute exclusion.
C'est une belle image pour nous aussi : si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous nous rappelons que nous sommes tous malades dans le cœur, que nous sommes tous pécheurs, tous dans le besoin de la miséricorde du Père. Et nous cessons alors de nous diviser sur la base des mérites, des rôles que nous jouons ou de tout autre aspect extérieur de la vie, et les murs intérieurs tombent, les préjugés tombent. Alors, enfin, nous nous redécouvrons frères. Naaman le syrien aussi – nous le rappelle la première Lecture – bien que riche et puissant, a dû, pour être guéri, faire une chose simple : se plonger dans le fleuve dans lequel tous les autres se baignaient. Il a dû d'abord enlever son armure, ses vêtements (cf. 2 R 5) : comme il est bon pour nous d'enlever nos armures extérieures, nos barrières défensives, et prendre un bon bain d'humilité, en nous rappelant que nous sommes tous fragiles à l'intérieur, que nous avons tous besoin de guérison, tous frères. Rappelons-nous ceci : la foi chrétienne nous demande toujours de marcher ensemble avec les autres, jamais d’être des marcheurs solitaires ; elle nous invite toujours à sortir de nous-mêmes vers Dieu et vers nos frères et sœurs, jamais de nous refermer sur nous-mêmes ; elle nous demande toujours de reconnaître que nous avons besoin de guérison et de pardon, et de partager les fragilités de ceux qui nous entourent, sans nous sentir supérieurs.
Frères et sœurs, vérifions si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons et que nous fréquentons chaque jour, nous sommes capables de marcher ensemble avec les autres, nous sommes capables d'écouter, de surmonter la tentation de nous barricader dans notre autoréférence et de ne penser qu'à nos besoins. Mais marcher ensemble – c'est-à-dire être "synodal" – c’est aussi la vocation de l'Église. Demandons-nous dans quelle mesure nous sommes réellement des communautés ouvertes et inclusives envers tout le monde ; si nous sommes capables de travailler ensemble, prêtres et laïcs, au service de l'Évangile ; si nous avons une attitude d'accueil – non seulement avec des mots mais avec des gestes concrets – envers ceux qui sont loin et envers tous ceux qui s'approchent de nous, ne se sentant pas à la hauteur à cause de leurs parcours de vie mouvementés. Les faisons-nous sentir qu'ils font partie de la communauté ou bien les excluons-nous ? J'ai peur quand je vois des communautés chrétiennes diviser le monde entre les bons et les mauvais, entre les saints et les pécheurs : c’est ainsi qu’on finit par se sentir meilleurs que les autres et écarter nombre de ceux que Dieu veut embrasser. S’il vous plait, toujours inclure, dans l'Église comme dans la société, encore marquée par tant d'inégalités et de marginalisations. Inclure tout le monde. Et aujourd’hui, le jour où Scalabrini devient saint, je voudrais penser aux migrants. L’exclusion des migrants est scandaleuse ! En fait, l’exclusion des migrants est criminelle, elle les fait mourir devant nous. Et ainsi, aujourd’hui nous avons la Méditerranée qui est le plus grand cimetière du monde. L’exclusion des migrants est dégoûtante, elle est immorale, elle est criminelle. Ne pas ouvrir les portes à ceux qui sont dans le besoin. “Non, nous ne les excluons pas, nous les renvoyons” : dans les camps, où ils sont exploités et vendus comme esclaves. Frères et sœurs, aujourd’hui, pensons à nos migrants, à ceux qui meurent. Et ceux qui sont capables d’entrer, les recevons-nous comme des frères ou les exploitons-nous? Je laisse la question, seulement.
Le deuxième aspect est l’action de grâce. Dans le groupe des dix lépreux, il n'y en a qu'un seul qui, se voyant guéri, retourne louer Dieu et montrer de la gratitude à Jésus. Les neuf autres sont guéris, mais partent ensuite chacun de son côté, oubliant Celui qui les a guéris. Oublier les grâces que Dieu nous donne. Le Samaritain, en revanche, fait du don qu'il a reçu le début d'un nouveau chemin : il retourne vers Celui qui l'a guéri, il va pour connaître Jésus de près, il commence une relation avec Lui. Son attitude de gratitude n'est donc pas un simple geste de courtoisie, mais le début d'un parcours de reconnaissance : il se prosterne aux pieds du Christ (cf. Lc 17, 16), c'est-à-dire qu'il fait un geste d'adoration ; il reconnaît que Jésus est le Seigneur, et qu'Il est plus important que la guérison reçue.
Et frères et sœurs, c'est une grande leçon aussi pour nous qui bénéficions chaque jour des dons de Dieu, mais qui suivons souvent notre propre chemin, oubliant de cultiver une relation vivante, réelle avec Lui. C'est une vilaine maladie spirituelle : tout considérer comme acquis, même la foi, même notre relation avec Dieu, au point de devenir des chrétiens qui ne savent plus s'étonner, qui ne savent plus dire “merci”, qui ne se montrent pas reconnaissants, qui ne savent pas voir les merveilles du Seigneur. “Chrétiens à l’eau de rose”, comme disait une dame que j’ai connue. C’est ainsi que nous finissons par penser que tout ce que nous recevons chaque jour est évident et dû. La gratitude, le fait de savoir dire "merci", nous amène au contraire à affirmer la présence du Dieu-amour. Et aussi à reconnaître l'importance des autres, en surmontant l'insatisfaction et l'indifférence qui enlaidissent le cœur. Il est fondamental de savoir rendre grâce. Chaque jour, dire merci au Seigneur, chaque jour, savoir nous remercier les uns les autres : en famille, pour ces petites choses que nous recevons parfois sans même nous demander d'où elles viennent ; dans les lieux que nous fréquentons quotidiennement, pour les nombreux services dont nous bénéficions et pour les personnes qui nous soutiennent ; dans nos communautés chrétiennes, pour l'amour de Dieu que nous expérimentons à travers la proximité des frères et sœurs qui, souvent en silence, prient, offrent, souffrent, marchent avec nous. S’il vous plait, n'oublions pas ce mot clé : merci ! N’oublions pas d’entendre et de dire “merci” !
Les deux saints canonisés aujourd'hui nous rappellent l'importance de marcher ensemble et de savoir rendre grâce. L'évêque Scalabrini, qui fonda deux Congrégations pour le soin des migrants, une masculine et une féminine, affirmait que dans la marche commune de ceux qui émigrent, il ne faut pas voir seulement des problèmes, mais aussi un dessein de la Providence : « C'est justement à cause des migrations forcées par les persécutions – disait-il – que l'Église a dépassé les frontières de Jérusalem et d'Israël et est devenue "catholique" ; grâce aux migrations d'aujourd'hui, l'Église sera un instrument de paix et de communion entre les peuples" (L'emigrazione degli operai italiani, Ferrara 1899). Il y a une migration, en ce moment, ici en Europe, qui nous fait beaucoup souffrir et nous pousse à ouvrir notre cœur : la migration des Ukrainiens qui fuient la guerre. N’oublions pas aujourd’hui l’Ukraine meurtrie ! Scalabrini regardait au-delà, il regardait en avant, vers un monde et une Église sans barrières, sans étrangers. Pour sa part, le frère salésien Artemide Zatti, avec sa bicyclette, a été un exemple vivant de gratitude : guéri de la tuberculose, il a consacré toute sa vie à gratifier les autres, à soigner les malades avec amour et tendresse. On dit qu'il a été vu portant le cadavre d'un de ses malades sur ses épaules. Plein de gratitude pour ce qu'il avait reçu, il voulut dire son "merci" en prenant sur lui les blessures des autres. Deux exemples.
Prions pour que nos saints frères nous aident à marcher ensemble, sans murs de séparation, et à cultiver cette noblesse d’âme si agréable à Dieu qu'est la gratitude.
SAINTE MESSE ET CANONISATION DES BIENHEUREUX
Jean Baptiste Scalabrini - Artemide Zatti
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
Dimanche 9 octobre 2022
Puiser à la source
Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle de la plus haute importance : pour Dieu, il n’y a pas de frontière, pas d’exclus. C’est ce message que nous trouvons dans 2ème livre des Rois (1ère lecture) : il nous rapporte l’histoire de Naaman, un étranger, ennemi d’Israël. On sait que tout avait mal commencé. Mais une fois guéri de sa lèpre, Naaman manifeste sa reconnaissance. Il va à la rencontre du prophète. Nous avons entendu sa belle profession de foi et sa volonté de s’associer au culte véritable. Ce récit de l’Ancien Testament nous annonce que le salut de Dieu est offert à tous les hommes, même à ceux qui sont loin de lui. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner tout au long de notre vie.
C’est pour ce témoignage que l’apôtre Paul a souffert jusqu’à être enchaîné. Mais on n’enchaîne pas la Parole de Dieu. Rien ne peut l’arrêter. Par-delà sa condition de prisonnier, il pense d’abord au salut de tous les hommes. C’est en Jésus mort et ressuscité que nous sommes sauvés. Bien sûr, il nous arrive à tous de nous éloigner de lui, mais lui-même reste fidèle “car il ne peut se renier lui-même”. Une fois de plus, l’apôtre appelle à la confiance et à la foi. Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé.
L’Évangile nous donne précisément un témoignage de cet amour surabondant qui est en Jésus : Il nous montre ces dix lépreux qui viennent à sa rencontre. Ces pauvres hommes sont des exclus de la société. Ils doivent se tenir à l’écart. A l’occasion du passage de Jésus, ils viennent implorer leur guérison. La suite, nous la connaissons : tous les dix sont guéris ; mais un seul revient à Jésus. Il estime plus important de remercier que d’aller tout de suite rencontrer le prêtre.
Saint Luc précise que cet homme était un samaritain, un exclu de la communauté juive. Il ne pouvait donc pas aller rencontrer le prêtre. Alors, il revient à Jésus qui l’accueille. Cet événement nous rappelle que le Christ n’est pas venu que pour les gens de son peuple. La mission commence auprès d’eux, mais elle doit se poursuivre dans le monde entier. Elle est universelle. Comme Naaman, le Samaritain revient en glorifiant Dieu. Lui, l’étranger a été le seul à faire cette démarche.
En lisant cet Évangile, nous sommes renvoyés à nous-mêmes : comment nous comportons nous envers Dieu ? Est-ce que nous pensons à le remercier et à lui rendre grâce pour tous ses bienfaits ? Nous sommes souvent comme des aveugles : nous sommes tellement habitués aux bienfaits de Dieu que nous les remarquons à peine.
Et pourtant, ces dons de Dieu sont nombreux : pensons à la vie qui nous est conservée, la foi qui nous est donnée, la Parole de Dieu qui nous éclaire. Pour tous ces dons, nous devrions dire un merci joyeux et spontané. Nous disciples du Christ, nous devrions être des spécialistes de l’action de grâce.
Et surtout, nous rendons grâce à Dieu pour le salut en Jésus Christ qui offert à tous, même à ceux et celles qui se sentent exclus. Nous pensons à tous les lépreux de tous les temps, les personnes qu’on dit anormales, les marginaux, ceux qui dérangent notre vie bien tranquille. La bonne nouvelle de l’Évangile est pour tous. Elle s’adresse aux pauvres, aux prisonniers, ceux et celles qui sont tombés bien bas. Le monde les méprise, mais ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Tout l’Évangile nous dit que Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Et il compte sur nous pour le leur dire.
Chaque dimanche, nous célébrons l’Eucharistie qui nous purifie. Elle rassemble en un seul peuple des hommes, des femmes et des enfants très différents. Elle nous rend ouverts à ceux qui voudraient y entrer. Chaque année, nous accueillons au catéchisme des enfants qui demandent le baptême. Des adultes font aussi cette démarche. Nous rendons grâce pour ce don de Dieu offert à tous ; et nous le supplions : “Ramène à toi tous tes enfants dispersés…” Donne-nous de ne pas faire obstacle à ta volonté de sauver tous les hommes mais d’y adhérer par toute notre vie.
https://puiseralasource.fr/
Sources : Revue Feu Nouveau – “Pour célébrer l’Eucharistie” (Feder et Gorius) – lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanoye ) – Paroles pour la route Homélies dominicales année C Jean-Yves Garneau)
Mieux comprendre l’Évangile
avec Marie-Noëlle Thabut
« En cours de route, ils furent purifiés. » Il faut que les pécheurs entendent cette parole et fassent l'effort de la comprendre. Il est facile au Seigneur de remettre les péchés. Souvent, en effet, le pécheur est pardonné avant de venir trouver le prêtre. En réalité, il est guéri à l'instant même où il se repent. En effet, quel que soit le moment où il se convertit, il passe de la mort à la vie... Qu'il se rappelle cependant de quelle conversion il s'agit. Qu'il écoute ce que dit le Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (Jl 2,12s). Toute conversion doit donc s'opérer dans le cœur, au-dedans.
« L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. » En réalité, cet homme représente tous ceux qui ont été purifiés dans l'eau du baptême ou guéris par le sacrement de pénitence. Ils ne suivent plus le démon, mais imitent le Christ, ils marchent à sa suite en le glorifiant et en lui rendant grâce, et ils n'abandonnent pas son service... « Jésus lui dit : ' Relève-toi et va ; ta foi t'a sauvé '. » Grande est donc la puissance de la foi, car « sans elle, selon la parole de l'apôtre, il est impossible d'être agréable à Dieu » (He 11,6). « Abraham eut foi en Dieu, et, de ce fait, Dieu estima qu'il était juste » (Rm 4,3). C'est donc la foi qui sauve, la foi qui justifie, la foi qui guérit l'homme dans son âme et dans son corps.
Saint Bruno de Segni (v. 1045-1123)
évêque
Commentaire sur l'évangile de Luc, 2, 40 ; PL 165, 428 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 450)
