top of page

Année B

Sur cette page, vous trouverez :

  • Les lectures de la Messe

  • La feuille de Messe avec le choix des chants

  • Une proposition de prière universelle à télécharger

    • En format PDF​

    • En format Word modifiable

  • Une méditation sur l'Evangile du dimanche

  • Un commentaire pour mieux comprendre l'Evangile

  • Une parole pour la route

24 novembre 2024

Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers

Journée mondiale de la jeunesse

Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers

À Celui qui nous aime,

qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,

    qui a fait de nous un royaume

et des prêtres pour son Dieu et Père,

à lui, la gloire et la souveraineté

pour les siècles des siècles. Amen.

    Voici qu’il vient avec les nuées,

tout œil le verra,

ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ;

et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre.

Apocalypse 1, 5 - 7

Lectures de la Messe

Lectio Divina

Feuille de Messe






Prière universelle









Méditation


En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons la solennité du Christ Roi. Et l’Évangile d’aujourd’hui nous fait contempler Jésus tandis qu’il se présente à Pilate en tant que roi d’un royaume qui « n’est pas de ce monde » (Jn 18, 36). Cela ne signifie pas que le Christ soit le roi d’un autre monde, mais qu’il est roi d’une autre façon, bien qu’étant roi dans ce monde. Il s’agit d’une opposition entre deux logiques. La logique mondaine repose sur l’ambition, sur la compétition, elle combat avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des consciences. La logique de l’Évangile, c’est-à-dire la logique de Jésus, s’exprime au contraire dans l’humilité et dans la gratuité, elle s’affirme silencieusement mais concrètement avec la force de la vérité. Les royaumes de ce monde se fondent parfois sur des abus de pouvoir, des rivalités, des oppressions ; le royaume du Christ est un « royaume de justice, d’amour et de paix » (Préface).


Quand Jésus s’est-il révélé roi ? Dans l’événement de la Croix ! Celui qui regarde la Croix du Christ ne peut pas ne pas voir la surprenante gratuité de l’amour. Certains d’entre vous peuvent dire : « Mais, père, cela a été un échec ! ». C’est précisément dans l’échec du péché — le péché est un échec — dans l’échec des ambitions humaines, que réside le triomphe de la Croix, la gratuité de l’amour. Dans l’échec de la Croix, l’on voit l’amour, cet amour qui est gratuit, que Jésus nous donne. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, signifie faire référence à la puissance de la Croix et à la force de l’amour de Jésus: un amour qui demeure solide et intègre, également face au refus, et qui apparaît comme l’accomplissement d’une vie passée dans le don total de soi en faveur de l’humanité. Sur le Calvaire, les passants et les chefs raillent Jésus cloué sur la croix et lui lancent le défi : « Sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! » (Mc 15, 30). « Sauve-toi toi-même ! ». Mais paradoxalement, la vérité de Jésus est précisément celle que ses adversaires lui lancent sur le ton de la raillerie : « Il ne peut se sauver lui-même ! » (v. 31). Si Jésus était descendu de la croix, il aurait cédé à la tentation du principe de ce monde ; au contraire, Lui ne peut se sauver lui-même précisément pour pouvoir sauver les autres, précisément parce qu’il a donné sa vie pour nous, pour chacun de nous. Dire : « Jésus a donné sa vie pour le monde » est la vérité, mais il vaut mieux dire : « Jésus a donné sa vie pour moi ». Et aujourd’hui sur la place, que chacun de vous dise dans son cœur : « Il a donné sa vie pour moi », pour pouvoir sauver chacun de nous de nos péchés.


Et cela, qui l’a compris ? L’un des deux malfaiteurs qui sont crucifiés avec Lui, que l’on appelle le « bon larron », qui le supplie : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume » (Lc 23, 42). Mais c’était un malfaiteur, il était corrompu et il était condamné à mort précisément pour toutes les brutalités qu’il avait commises dans sa vie. Mais il a vu dans le comportement de Jésus, dans la douceur de Jésus, l’amour. Et telle est la force du Christ : c’est l’amour. C’est pour cela que la royauté de Jésus ne nous opprime pas, mais nous libère de nos faiblesses et pauvretés, en nous encourageant à parcourir les chemins du bien, de la réconciliation et du pardon. Regardons la Croix de Jésus, regardons le bon larron et disons tous ensemble ce qu’a dit le bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume ». Demander à Jésus, quand nous nous voyons faibles, pécheurs, vaincus, de nous regarder et dire : « Tu es là. Ne m’oublie pas ! ».


Face à tant de déchirures dans le monde et aux trop nombreuses blessures dans la chair des hommes, demandons à la Vierge Marie de nous soutenir dans notre engagement à imiter Jésus, notre roi, en rendant présent son royaume par des gestes de tendresse, de compréhension et de miséricorde.


PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre

Dimanche 22 novembre 2015


Mieux comprendre l'Évangile

avec Marie-Noëlle Thabut



LE MONDE A L’ENVERS


Voilà un texte bien surprenant pour la Fête du Christ-Roi ! Dans les évangiles on trouve très peu d'affirmations de la royauté du Christ ! Il faut aller chercher ici, dans le récit de la Passion de Jésus la claire affirmation par lui-même de sa royauté. On peut se demander pourquoi Jésus n'a pas dit plus tôt qu'il était roi. Chaque fois qu'on a voulu le faire roi, il s'est dérobé. Chaque fois qu'on a voulu lui faire de la publicité, après des miracles particulièrement impressionnants, il donnait des consignes très strictes de silence. Même chose après la Transfiguration. Et maintenant, alors qu'il est enchaîné, pauvre, condamné, il se reconnaît roi ! C'est-à-dire au moment précis où il n'en a vraiment pas les apparences... au moins à vues humaines.

Cela veut peut-être dire... Cela veut sûrement dire qu'il faut que nous révisions nos conceptions de la royauté : rappelons-nous ce qu'il disait à ses disciples : « Ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tiennent sous leur pouvoir et les grands sous leur domination. Il n’en sera pas ainsi parmi vous. Au contraire, si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. Et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon (au sens de libération) pour la multitude. » (Mc 10,42-45).

Ce que veut nous dire Jean, quand il nous rapporte l'interrogatoire de Jésus par Pilate, c'est que Jésus est le roi de l'humanité au moment même où il donne sa vie pour elle. Ce roi-là n'a pas d'autre ambition que le service. En fait d'interrogatoire, d'ailleurs, ce face à face entre le représentant de l'immense Empire Romain et un condamné à mort comme il y en avait des centaines devient un « dialogue » ; car c’est vraiment le monde à l’envers : tout au long de la Passion, Jean souligne comme à plaisir le renversement de la situation ; ici, c’est le pouvoir romain qui va reconnaître que le véritable roi c’est Jésus-Christ : quand Pilate dit à Jésus « Alors, tu es roi ? », Jésus répond « C’est toi qui dis que je suis roi » (« su legeis ») dans le sens « tu as tout compris, tu le dis toi-même ».

Mais ce royaume n’a rien à voir avec nos royaumes de la terre, défendus par des gardes : « Si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs ». Son royaume, c’est celui de la vérité : pas d’autre défense que la vérité. « Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » Dans la deuxième lecture de ce dimanche, tirée de l’Apocalypse, nous avons entendu Jean dire que Jésus est le « témoin fidèle ». Il est le « Fils unique plein de grâce et de vérité » que nous annonçait déjà le Prologue de son évangile.

Pilate qui vit dans le monde gréco-romain ne peut que poser la question « Qu’est-ce que la vérité ? » Les Juifs, eux, savent depuis le début de leur Alliance avec Dieu, que la vérité c’est Dieu lui-même.

CHOISIR D’APPARTENIR A LA VERITE

Le mot « vérité » au sens biblique veut dire « fidélité solide » de Dieu ; en hébreu, il est de la même racine que le mot « AMEN » qui signifie ferme, stable, fidèle, vrai (nous l’avons vu dans le psaume 92/93 de cette fête).

Précisément parce que la Vérité est une Personne, Dieu lui-même, personne ne peut prétendre détenir la vérité ! On appartient à la vérité, elle ne nous appartient pas ; que de querelles inutiles, et même de guerres meurtrières nous aurions pu et pourrions encore éviter si nous n’avions jamais perdu de vue que nous ne possédons pas la vérité !... La seule chose importante est d’écouter et de se laisser instruire par elle.

« Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix » affirme Jésus à Pilate, tout comme il avait dit plus tôt aux Juifs : « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu ; et c’est parce que vous n’êtes pas de Dieu que vous ne m’écoutez pas. » (Jn 8,47). Seul Dieu peut nous dire « Ecoute ». Chaque jour Jésus et ses disciples répétaient la profession de foi juive enseignée par la Torah : « Shema Israël » (« écoute Israël ! »...) ; ce mot dans la bouche de Jésus, c’est donc une autre manière de se révéler comme Dieu. (Au Baptême et à la Transfiguration, la voix du ciel disant à propos de Jésus « Ecoutez-le » dit aussi qu’il est Dieu). Pilate n’aura pas senti toutes ces résonances, mais quand Jean rapporte tout cela aux premiers Chrétiens, ceux-ci savent lire entre les lignes.

Pilate est resté avec sa question et, visiblement, il a manqué sa chance de découvrir Dieu : il raisonne sur la vérité au lieu de s’abandonner à elle et de croire tout simplement. Tout l’évangile de Jean décrit le dilemme qui se pose à tout homme « croire ou ne pas croire ». Marthe de Béthanie a fait le bon choix, celui de l’humilité et de la confiance : « Je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, Celui qui devait venir en ce monde ». Pourquoi Marthe, la femme obscure de Judée, a-t-elle accès à cette vérité, elle ? Et pourquoi pas Pilate ? Pourtant il n’en est pas loin : puisque Jésus lui fait remarquer qu’il y est presque : « Tu reconnais toi-même que je suis roi » (v.37). Que lui manque-t-il donc à Pilate ?

Peut-être d’accepter de ne pas chercher à détenir la vérité, mais d’être pris par elle, de lui appartenir. Apparemment, c’est la seule chose qui nous est demandée pour participer à la royauté du Christ : « Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux ! » Autrement dit, ce sont les pauvres de cœur qui sont les vrais rois, à commencer par Jésus lui-même.

bottom of page