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25 décembre 2024
Nativité du Seigneur
Solennité
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Prière universelle
Méditation
averc le Père Jean-Luc Fabre s.j.
Le drame de la vie humaine, de toute vie humaine, n’est pas annulé en cette sainte et douce nuit... Nous y découvrons la réponse de Notre Dieu à cette situation ainsi que l’appel qu’il adresse à chacun de nous. En effet, deux axes dynamiques se rencontrent dans l’évangile de la Nuit de Noël, déjà ils dessinent la Croix au lieu même de la Naissance de Notre Seigneur. La croisée des deux forme aussi le lieu de l’appel au discernement pour chacun de nous : suivre l’un ou l’autre axe, entrer en soumission de la puissance extérieure ou se lancer dans la louange, pure et pauvre...
« Un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre » Le premier axe est celui de la démonstration de pouvoir de l’empereur. Chaque élément du monde se met en route pour pouvoir être compté à son lieu d’origine. Un centre met en branle toute une périphérie. Mais la recension de ses moyens, de ses pouvoirs que peut-elle faire si ce n’est se courber sur elle-même sans la moindre perspective autre qu’elle-même, que son chiffre. Dès lors impossible de ne pas percevoir de manière hostile toute autre émergence de pouvoir, de capacité... tout devient concurrence, menace et enfermement.
« Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter » L’autre axe est celui de la vie qui pousse, de manière absolue et souveraine, en n’importe quelle situation parce qu’elle est la vie. Dans le contexte imposé par le premier axe, elle trouve les moyens de sa subsistance. « Elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire » Et cette vie attire aussi, mais sous la forme de l’appel et non de l’imposition, sous la forme de la promesse, de la liberté... tout devient grâce. Ciel et terre concourent gracieusement à l’unification du Cosmos par la louange...
« La gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » En chacune de nos vies, ces deux axes courent en nous, nous travaillent... Ils ne visent pas à créer le même monde. La vie, la vraie vie, au-delà de tout calcul, de tout bilan, ne cesse de se donner, d’appeler. Laissons-nous envelopper, emmailloter, contenir par ce qui donne vie... Ne cherchons pas à vivre par nous-mêmes, sur nos propres forces... Apprenons de l’enfant nouveau né la vraie vie, il en est le Prince...
Un bébé né dans une crèche, un fils de charpentier, un errant ayant pour amis des pêcheurs et pécheurs, un blasphémateur bafoué, maltraité, crucifié à mort, voilà les visages de Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur du monde, du début à la fin de sa vie terrestre. Que nous dit ce choix de Dieu de s’incarner sous ces aspects de faiblesse, de pauvreté et de défaite, qui inspirent le rejet, le mépris et le découragement?
Si Dieu a voulu s’incarner sous cet extérieur rabaissant, Il veut sans doute nous rappeler que c’est notre intérieur qui compte à Ses yeux (1Sm 16,7). En effet, notre cœur est le temple où Dieu demeure et veut nous rencontrer. Toute la valeur de notre personne réside en notre cœur, c’est pourquoi quels que soient notre extérieur ou nos conditions, nous avons la même valeur car Dieu habite en nous tous. Toutefois, il dépend de chacun de nous de ne pas ternir cette valeur en demeurant à notre tour en Dieu. De plus, Dieu veut nous montrer sa prédilection pour les pauvres, les faibles et les pécheurs. Il proclame heureux les pauvres (Lc 6,20), voire les pauvres en esprit (Mt 5,3). Il déclare qu’Il est venu pour les malades et les pécheurs (Mc 2, 17) et que les publicains et les prostituées précèdent même ceux qui se croient justes dans le royaume de Dieu (Mt 21, 31). Ainsi, Jésus nous enseigne à ne juger personne, à avoir de la compassion envers les faibles, pauvres, marginalisés, etc. et à leur venir en aide.
Dieu nous invite aussi à réexaminer notre façon d’évaluer ce qui est bien et ce qui est mal. La puissance et la richesse que nous recherchons souvent, peuvent nous assurer une vie temporelle réussie. Cependant, elles peuvent également nous détourner de la vie spirituelle, donc du besoin de Dieu, qui est pourtant le Dispensateur de cette puissance et cette richesse. Ne voyant plus la place de Dieu dans notre vie, qui doit être la première dans l’ordre établi, nous nous érigeons facilement en Dieu pour instaurer nos propres normes de jugement, auxquelles nous assujettissons toutes choses. Ce qui nous éloigne encore plus de Dieu, voire nous oppose à Lui. Par contre, la faiblesse et la pauvreté nous mettent dans une situation où il nous impossible de nous fier à nous-mêmes, et par conséquent, il nous est plus facile d’avoir recours à Dieu.
Cependant, pour que la faiblesse et la pauvreté deviennent des opportunités de rencontre, de conversion, bref, de grâce pour nous, il nous faut être humbles pour les accepter en nous. Car c’est en étant conscients qu’il y a des « creux » en nous que Dieu seul peut combler, que nous puissions attirer les grâces de Dieu sur nous en les Lui demandant. La faiblesse, la pauvreté et la défaite peuvent donc déboucher sur l’humilité, qui est à l’opposé de l’orgueil et qui nous ouvre toutes les portes pour accéder au cœur de Dieu. En effet, Dieu aime les humbles, non parce qu’Il est content que nous nous abaissions devant Lui, mais c’est ainsi qu’Il peut nous sauver, car nous Lui montrons que nous Le reconnaissons comme Père en qui nous avons confiance, et qu’Il a notre « autorisation » d’intervenir dans notre vie.
Préparons notre cœur pour accueillir l’Emmanuel qui vient et demandons à Dieu de nous faire entrer dans sa vision et que l’Enfant-Jésus dans la crèche nous attire vers ce qui est faible et pauvre et que nous soyons humbles comme Lui, car c’est bien ainsi qu’Il est en relation constante avec son Père.
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