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Un commentaire
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Une parole pour la route
9 mars 2025
1er Dimanche de Carême

Après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Luc 4, 1 : 2a
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Prière universelle
L’Évangile de ce dimanche
présenté aux enfants
(et à ceux qui leur ressemblent)
Interview de Bernadette Dumont
pour Magnificat
(Je ne peux que vous recommander de vous abonner : ici)
« L’homme ne vit pas seulement de pain,mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
◗ Aujourd’hui, c’est le premier dimanche du Carême…
Alors, écoutons l’Évangile de ce dimanche dans la perspective du Carême que nous allons vivre. Pour ceux qui n’ont pas célébré le mercredi des Cendres, il est important de parler plus longuement de ce que c’est que le Carême : changer de vie et croire à la Bonne Nouvelle.
◗ Pourquoi Jésus est-il poussé à aller au désert ?
Justement parce qu’il va changer de vie ! Il était charpentier à Nazareth. Il vient d’être baptisé dans le Jourdain. Il a été manifesté et investi de sa mission, en tant que Fils de Dieu, par le Père et l’Esprit Saint. Mais Jésus est aussi un vrai homme : pour lui comme pour nous, la vie est une épreuve, un combat spirituel. Pour changer de vie, il a besoin de prendre un temps de retraite afin de se détacher de son ancienne vie, de vérifier qu’il est capable de renoncer à tout ce qu’il va abandonner, de réfléchir, de penser à la manière de conduire sa mission… En un mot, il lui faut s’éprouver lui-même. Et cela dans la prière, pour toujours rester connecté avec son Père qui lui a confié sa mission.
◗ Et pour être tenté par le diable qui veut faire échouer sa mission…
Comme nous tous, Jésus est poussé par l’Esprit Saint à donner sa vie pour l’amour des autres, et en même temps, il est poussé par le diable à faire passer avant tout son propre intérêt et la réalisation de ses désirs de jouissance, de richesse, de pouvoir, de renommée.
◗ Que devons-nous faire pour résister aux tentations ?
Comme Jésus : prier et nous éprouver nous-mêmes, notamment par le jeûne. Il s’agit de vérifier que nous sommes toujours libres de faire le bien que nous voulons faire. Pas seulement par le jeûne de nourriture et d’alcool, mais aussi par le jeûne de tout ce qui peut faire de nous les esclaves de nos instincts et de nos addictions : les divertissements (les écrans !), la sexualité, les richesses, la renommée, etc. Ainsi, chaque année, pendant le temps du Carême, l’Église nous propose de vérifier, pendant quarante jours comme Jésus, que nous avons toujours la maîtrise de nous-mêmes face aux tentations du diable.
◗ Après avoir jeûné, Jésus cloue le bec au diable en citant l’Écriture sainte…
Oui, si nous sommes libres de faire ce que nous voulons, et si ce que nous voulons, c’est aimer comme Jésus nous a aimés, avec la parole de Dieu nous aurons toujours le dernier mot face à toute tentation.
◗ Qu’est-ce que ce moment fixé où le diable va remettre Jésus à l’épreuve ?
C’est l’agonie de Jésus à Gethsémani. Le diable va tenter de le dissuader de nous aimer jusqu’au bout, de donner sa vie pour nous arracher au pouvoir des forces du mal et de la mort.
Catéchiste et auteur de livres pour enfants, Bernadette Dumont est mère de famille et grand-mère.
Méditation
L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui, premier dimanche de carême, nous emmène au désert, où Jésus est conduit par l’Esprit Saint, pendant quarante jours, pour être tenté par le diable (cf. Lc 4, 1-13). Jésus aussi a été tenté par le diable, et il nous accompagne, chacun de nous, dans nos tentations. Le désert symbolise la lutte contre les séductions du mal, pour apprendre à choisir la vraie liberté. En effet, Jésus vit l’expérience du désert juste avant de commencer sa mission publique. Et c’est précisément à travers cette lutte spirituelle qu’il affirme de manière décisive quel genre de Messie il entend être. Non pas un Messie comme ceci, mais comme cela : je dirais que c’est précisément la déclaration de l’identité messianique de Jésus, de la voie messianique de Jésus : « Je suis le Messie, mais sur cette voie-là ». Regardons alors de près les tentations contre lesquelles il se bat.
Le diable s’adresse à lui deux fois en disant « Si tu es le Fils de Dieu… » (vv. 3,9). En d’autres termes, il lui propose d’exploiter sa position : d’abord pour satisfaire les besoins matériels qu’il ressent (cf. v. 3) — la faim — ; puis pour accroître son pouvoir (cf. vv. 6-7) ; enfin, pour obtenir de Dieu un signe prodigieux (cf. vv. 9-11). Trois tentations. C’est comme s’il disait : « Si tu es le Fils de Dieu, profite-en ! ». Combien de fois cela nous arrive à nous : « Mais si tu as cette position, profites-en ! Ne laisse pas passer l’opportunité, l’occasion », c’est-à-dire : « pense à ton profit ». C’est une proposition séduisante, mais elle te conduit à l’esclavage du cœur : elle rend obsédés par le désir d’avoir, elle réduit tout à la possession des choses, du pouvoir, de la renommée. Voilà le noyau des tentations : « le poison des passions » dans lequel le mal s’enracine. Regardons-en nous-mêmes et nous constaterons que nos tentations ont toujours ce schéma, toujours cette façon d’agir.
Mais Jésus s’oppose de façon victorieuse aux attraits du mal. Comment fait-il ? En répondant aux tentations par la Parole de Dieu, qui dit de ne pas « profiter », de ne pas utiliser Dieu, les autres et les choses pour soi-même, de ne pas exploiter sa position pour acquérir des privilèges. Parce que le bonheur et la liberté véritables ne résident pas dans le fait de posséder, mais de partager ; non pas dans le fait de profiter des autres, mais de les aimer ; pas dans l’obsession du pouvoir, mais dans la joie du service.
Frères et sœurs, ces tentations nous accompagnent aussi sur le chemin de la vie. Nous devons veiller, ne pas avoir peur — cela arrive à tout le monde — et être vigilants, parce qu’elles se présentent souvent sous une apparente forme de bien. En effet, le diable, qui est rusé, utilise toujours la tromperie. Il a voulu faire croire à Jésus que ses propositions étaient utiles pour démontrer qu’il était vraiment le Fils de Dieu.
Et je voudrais souligner une chose. Jésus ne dialogue pas avec le diable : Jésus n’a jamais dialogué avec le diable. Ou il l’a chassé, quand il guérissait les possédés, ou, dans le cas présent, étant donné qu’il doit répondre, il le fait à travers la Parole de Dieu, jamais à travers sa parole. Frères et sœurs, n’entrez jamais en dialogue avec le diable : il est plus malin que nous. Jamais ! S’accrocher à la Parole de Dieu comme Jésus et tout au plus répondre toujours par la Parole de Dieu. Et sur cette voie, nous ne nous tromperons pas.
Voilà ce que fait le diable avec nous : il arrive souvent « avec des yeux doux », « avec un visage angélique » ; il sait même se déguiser avec des motifs sacrés, apparemment religieux ! Si nous cédons à ses flatteries, on finit par justifier nos mensonges, en les masquant de bonnes intentions. Par exemple, combien de fois avons-nous entendu dire : « J’ai fait des affaires louches, mais j’ai aidé les pauvres » ; « j’ai profité de mon rôle — d’homme politique, de dirigeant, de prêtre, d’évêque — mais aussi pour faire le bien » ; « j’ai cédé à mes instincts, mais au fond je n’ai fait de mal à personne » : ces justifications, et ainsi de suite, l’une après l’autre. S’il vous plaît : pas de compromis avec le mal ! Pas de dialogue avec le diable ! Il ne faut pas dialoguer avec la tentation, il ne faut pas tomber dans ce sommeil de la conscience qui nous fait dire : « Mais au fond, ce n’est pas grave, tout le monde fait ça » ! Regardons Jésus, qui ne cherche pas des accommodements, ne conclut pas d’accords avec le mal. Au diable, il oppose la Parole de Dieu, qui est plus forte que le diable, et ainsi, il vainc les tentations.
Que ce temps de carême soit aussi pour nous un temps de désert. Réservons-nous des espaces de silence et de prière — un petit peu, cela nous fera du bien — ; dans ces espaces, arrêtons-nous et regardons ce qui s’agite dans notre cœur, notre vérité intérieure, celle dont nous savons qu’elle ne peut pas trouver de justification. Faisons la clarté en nous, en nous plaçant devant la Parole de Dieu dans la prière, afin qu’ait lieu en nous une lutte bénéfique contre le mal qui nous rend esclaves, une lutte pour la liberté.
Demandons à la Sainte Vierge de nous accompagner dans le désert du carême et de nous aider sur notre chemin de conversion.
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 6 mars 2022
Mieux comprendre l’Évangile
avec Marie-Noëlle Thabut
SOUS L’ABRI DU TRES-HAUT ET DE LUI SEUL
Il est très intéressant de rapprocher cet évangile du psaume qui le précède dans la liturgie de ce dimanche : « Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, je dis au SEIGNEUR : Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr. » C’est très exactement l’attitude du Christ, au seuil de sa vie publique : il se tient tout simplement à l’ombre du Très-Haut.
La tentation serait de quitter cet abri ou bien de douter qu’il soit sûr, ou encore de chercher d’autres abris, d’autres sécurités. Ces trois tentations ont été celles du peuple d’Israël tout au long de l’histoire biblique. Et quand le diable (en grec le mot « diabolos » signifie le « diviseur ») s’adresse à Jésus, c’est bien sur ce terrain qu’il se place : par trois fois, il essaie de distiller son poison : Si tu es Fils de Dieu, tu peux tout ce que tu veux… : Tu es grand, tu peux bien faire ton bonheur tout seul ; dis donc à cette pierre de devenir du pain pour satisfaire ta faim immédiate… (première tentation). Peut-être ferais-tu mieux de m’adorer, moi, pour réaliser tous tes projets… (deuxième tentation). Jette-toi en bas, Dieu sera bien obligé de t’aider… (troisième tentation). Mais Jésus sait bien que Dieu seul peut combler toutes les faims de l’homme, et il a choisi de faire confiance jusqu’au bout, de « se tenir sous l’abri du Très-Haut » comme dit le psaume.
Reprenons une à une les trois sollicitations du Tentateur et les trois réponses de Jésus.
Première tentation : quand Jésus commença à souffrir de la faim, le Tentateur lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain » et Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Phrase bien connue du peuple juif tout entier, car elle se trouve au chapitre 8 du livre du Deutéronome ; je vous rappelle le contexte : il s’agit d’une méditation sur l’expérience d’Israël pendant l’Exode sous la conduite de Moïse : « Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le SEIGNEUR ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ? Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne — cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue — pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du SEIGNEUR. (Dt 8,2-3). Désormais le peuple sait d’expérience ce qu’est la béatitude de la pauvreté, que l’on pourrait exprimer ainsi : « Heureux ceux qui ont faim, ils comptent sur Dieu seul pour les combler. » Et le Deutéronome continue : « Tu le sauras en ton cœur : comme un homme éduque son fils, ainsi le SEIGNEUR ton Dieu fait ton éducation. » (Dt 8,5).
Le Fils de Dieu, venu prendre la tête de son peuple, vit dans sa chair l’expérience d’Israël au désert. En d’autres termes, quand le Tentateur interpelle Jésus en lui disant « Si tu es Fils de Dieu » (sous-entendu « prouve-le »), il reçoit pour toute réponse : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas… Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre. » (C’est la réponse que Jésus fera à ses apôtres dans l’épisode de la Samaritaine, Jn 4,32- 34).
OU CHERCHER NOS REPONSES SINON DANS L’ECRITURE ?
Deuxième tentation, deuxième réponse de Jésus : le Tentateur lui promet tous les royaumes de la terre ; et Jésus répond : « C’est devant le SEIGNEUR ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Là il cite ce que nous appelons le « Décalogue » : « Je suis le SEIGNEUR ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images pour leur rendre un culte. » (Dt 5,6-9).
Ce qu’il faut remarquer c’est l’inversion de la perspective entre les exigences du Tentateur et les dons gratuits de Dieu : le Tentateur dit : commence par te prosterner, puis je te donnerai (et entre parenthèses, il promet ce qui ne lui appartient pas) ; Dieu, au contraire, commence par donner, et seulement après, il dit : n’oublie pas que je t’ai donné, alors fais-moi confiance pour la suite.
Troisième tentation : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Et Jésus répond : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le SEIGNEUR ton Dieu » (cf Dt 6,16), c’est-à-dire tu n’exigeras pas de Dieu des preuves de sa présence et de sa protection. Le Fils de Dieu sait, lui, qu’il est en permanence sous l’abri du Très-Haut quoi qu’il arrive.
Ces trois réponses de Jésus sonnent donc étrangement face aux interpellations du Tentateur « si tu es Fils de Dieu » ; visiblement, le démon et le Christ n’ont pas la même idée sur le Fils de Dieu ! « Si tu es le Fils de Dieu, prouve-le » semble dire le Tentateur et Jésus le prouve, réellement, mais c’est en restant fidèle à son Père.
Où Jésus puise-t-il la force de résister à celui qui veut le séparer de son Père ? Dans la parole de Dieu : la force de ce texte est dans cette construction étonnante ; le Tentateur s’adresse à Jésus par trois fois ; mais à aucun moment, Jésus n’entre en discussion avec lui ; ses trois réponses sont exclusivement des citations de l’Ecriture.
En cela, il est bien l’héritier de son peuple : à lui s’applique merveilleusement la phrase du Deutéronome que Saint Paul a reprise dans la lettre aux Romains (voir la deuxième lecture) : « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton coeur » (Dt 30,14). Ses réponses sont toutes les trois extraites du livre du Deutéronome, le livre écrit justement pour que les fils d’Israël n’oublient jamais que Dieu est leur Père ; manière de dire que Jésus refait pour lui-même l’expérience que son peuple a faite au désert.
Depuis son Baptême, où il a été révélé comme le Fils, jusqu’à Gethsémani où le Tentateur lui donne rendez-vous (c’est le sens de la dernière phrase de notre texte : « Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.1 »), Jésus restera sous l’abri du Très-Haut. Nul doute que Luc, ici, nous propose le seul exemple à suivre.
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Note
1 — A vrai dire, le texte grec n’emploie pas l’expression : « jusqu’au moment fixé » ; il dit seulement « jusqu’à une occasion ». Cette « occasion », on la situe généralement à Gethsémani.
Complément
On remarquera la perversité du Tentateur qui se permet de citer l’Ecriture pour en faire un argument de tentation : « Il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » (versets 10 et 11).
Ce qui veut dire qu’il peut y avoir des manières perverses de lire l’Ecriture.
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