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Année C

Sur cette page, vous trouverez :

Les lectures de la Messe

  • La feuille de Messe avec le choix des chants

  • Une proposition de prière universelle à télécharger

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    • En format Word modifiable

  • L'Evangile présenté aux enfants

  • Une méditation sur l'Evangile du dimanche

  • Un commentaire

  • Une parole pour la route

4 mai 2025

3e Dimanche de Pâques

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Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment,
plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »

Jean 21, 15

Lectures de la Messe

Feuille de Messe





Prière universelle









Méditation


L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Jn 21, 1-19) raconte la troisième apparition de Jésus ressuscité aux apôtres. C’est une rencontre qui a lieu au bord du lac de Galilée et qui concerne surtout Simon Pierre. Tout commence quand il dit aux autres disciples : « Je vais pêcher » (v. 3). Rien d’étonnant, il était pêcheur, mais il avait abandonné ce métier depuis qu’il avait laissé ses filets sur les rives de ce lac pour suivre Jésus. Et maintenant, alors que le Ressuscité se fait attendre, Pierre, peut-être un peu découragé, propose aux autres de reprendre leur vie d’avant. Et les autres acceptent : « Nous aussi, nous venons avec toi ». Mais « cette nuit-là, ils ne prirent rien » (v. 3).

Il peut nous arriver aussi, par fatigue, déception, peut-être par paresse, d’oublier le Seigneur et de négliger les grands choix que nous avons faits, pour nous contenter d’autre chose. Par exemple, on ne prend pas le temps de se parler en famille, on préfère les passe-temps personnels ; on oublie la prière, on se laisse absorber par ses propres besoins ; on néglige la charité, sous prétexte des urgences quotidiennes. Mais, ce faisant, on se retrouve déçu : c’est précisément la déception qu’éprouvait Pierre, avec ses filets vides, comme lui. C’est une voie qui vous ramène en arrière et qui ne vous satisfait pas.

Et Jésus, que fait-il avec Pierre ? Il retourne sur le rivage du lac où il avait choisi André, Jacques et Jean, il les avait tous les quatre choisis là. Il ne fait pas de reproches — Jésus ne fait pas de reproches, il touche toujours le cœur — mais il appelle ses disciples avec tendresse : « Mes enfants » (v. 5). Puis il les invite, comme autrefois, à jeter à nouveau leurs filets, avec courage. Et une fois de plus, les filets se remplissent à l’infini. Frères et sœurs, lorsque dans la vie nos filets sont vides, ce n’est pas le moment de nous apitoyer sur notre sort, de nous distraire, de retourner à nos anciens passe-temps. C’est le moment de repartir avec Jésus, c’est le moment de trouver le courage de recommencer, c’est le moment de reprendre la mer avec Jésus. Trois verbes : repartir, recommencer, reprendre la mer. Toujours, face à une déception, ou à une vie qui a perdu un peu de son sens — « aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir reculé… » — repars avec Jésus, recommence, reprends la mer ! Il t’attend. Et il ne pense qu’à toi, à moi, à chacun de nous.

Pierre avait besoin de ce « coup de pouce ». Quand il entend Jean crier : « C’est le Seigneur ! » (v. 7), il plonge immédiatement dans l’eau et nage vers Jésus. C’est un geste d’amour, car l’amour va au-delà de l’utile, du convenable et du devoir ; l’amour suscite l’émerveillement, inspire des élans créatifs et gratuits. Ainsi, alors que Jean, le plus jeune, reconnaît le Seigneur, c’est Pierre, le plus âgé, qui plonge à sa rencontre. Dans ce plongeon, il y a tout l’élan retrouvé de Simon Pierre.

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, le Christ ressuscité nous invite à un nouvel élan, il nous invite tous, chacun de nous, à plonger dans le bien sans craindre de perdre quelque chose, sans trop calculer, sans attendre que les autres commencent. Pourquoi ? Ne pas attendre les autres, car pour aller à la rencontre de Jésus, il faut se déséquilibrer. Il faut se déséquilibrer avec courage, reprendre, et reprendre en se déséquilibrant, en prenant des risques. Demandons-nous : suis-je capable d’un élan de générosité, ou bien est-ce que je freine les élans de mon cœur et que je m’enferme dans l’habitude ou dans la peur ? Se jeter, plonger. Telle est la parole de Jésus aujourd’hui.

Puis, à la fin de cet épisode, Jésus pose trois fois la question à Pierre : « M’aimes-tu ? » (vv. 15,16). Le Ressuscité nous le demande aussi aujourd’hui : « M’aimes-tu ? » Parce qu’à Pâques, Jésus veut que notre cœur ressuscite aussi ; parce que la foi n’est pas une question de savoir, mais d’amour. « M’aimes-tu ? », demande Jésus à toi, à moi, à nous qui avons les filets vides et qui avons souvent peur de recommencer ; à toi, à moi, à nous tous qui n’avons pas le courage de plonger et qui avons peut-être perdu notre élan. M’aimes-tu ? demande Jésus. Depuis lors, Pierre a cessé pour toujours de pêcher et s’est consacré au service de Dieu et de ses frères, jusqu’à donner sa vie ici, où nous nous trouvons maintenant. Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?

Que la Vierge Marie, qui a dit « oui » sans hésiter au Seigneur, nous aide à retrouver l’élan du bien.


PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre

Dimanche1er mai 2022

L’Évangile de ce dimanche

présenté aux enfants

(et à ceux qui leur ressemblent)

Interview de Bernadette Dumont

pour Magnificat

(Je ne peux que vous recommander de vous abonner : ici)

Le Christ est ressuscité, le Créateur de l’univers, le Sauveur des hommes.

◗ Après la nuit de pêche infructueuse que ses amis ont vécue, Jésus leur a préparé un repas de poissons grillés.

Les premiers chrétiens s’en souviendront, au point qu’ils feront de la figure du poisson leur signe de reconnaissance. D’autant plus que poisson se dit en grec « ICHTHUS », mot qui est un acronyme de Iésous, Christos, Théou, Uios, Sôter, c’est-à-dire : « Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur. »

◗ En préparant la messe avec les enfants, on pourrait leur demander de dessiner un poisson, avec à l’intérieur le mot ICHTHUS, et en dessous la signification de chaque lettre…

Oui, c’est une bonne idée, qui complète bien le verset de l’Alléluia que nous propose la liturgie.

◗ Mais pourquoi ses disciples ne reconnaissent-ils pas Jésus ressuscité, quand celui-ci se manifeste à eux ?

Cela, les évangélistes ne nous le disent pas. Mais on peut avancer plusieurs raisons vraisemblables. D’abord, le fait que les disciples ne s’attendaient pas du tout à rencontrer Jésus ! Donc, même s’ils avaient le sentiment étrange que l’homme qu’ils voyaient sur la berge ressemblait beaucoup à Jésus, ils hésitaient encore à y croire. De plus, il est probable que le corps de Jésus, tout en demeurant le même, s’est transformé en apparence quand il est passé par la mort et la résurrection…

◗ Comment Jean, puis tous les disciples le reconnaissent-ils ?

Ils le reconnaissent dès que les filets sont pleins. Sans doute se rappellent-ils la pêche miraculeuse. Le disciple que Jésus aimait dit : « C’est le Seigneur ! » et aussitôt Pierre se jette à l’eau pour aller à la rencontre du Christ. Jésus se fait aussi reconnaître dans le partage du pain et des poissons en référence à la multiplication des pains. Reconnaître Jésus, c’est donc une question de foi et, surtout, d’amour.

◗ Jésus fait-il un peu de pédagogie, pour que les disciples apprennent à le reconnaître d’une autre manière, après son ascension ?

Tout à fait. C’est pourquoi quand Jésus est retourné auprès de son Père, il nous a envoyé l’Esprit Saint. C’est lui qui nous apprend à reconnaître Jésus bien présent au cœur de nos vies. Nous pouvons donc, avec les enfants, lui adresser cette prière :

Esprit de Dieu, communion de l’Amour,

aide-moi à reconnaître Jésus

quand j’entends sa voix dans son Évangile.

Aide-moi à reconnaître Jésus

quand je communie à son Corps livré pour nous.

Aide-moi à reconnaître Jésus

en chacun de celles et ceux que notre Père met

sur mon chemin de vie.


Catéchiste et auteur de livres pour enfants, Bernadette Dumont est mère de famille et grand-mère.

Mieux comprendre l’Évangile

avec Marie-Noëlle Thabut


LA VOCATION DE PIERRE


Voici de nouveau un récit d’apparition du Christ Ressuscité ; le mot « apparition » ne doit pas nous tromper (peut-être vaudrait-il mieux dire « manifestation ») ; Jésus ne vient pas d’ailleurs pour disparaître ensuite : il est là en permanence auprès de ses disciples, et auprès de nous désormais, lui qui a dit « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Il est invisible, mais non pas absent ; lors des apparitions, il se rend visible ; le mot grec dit : « il se donne à voir ». Ces manifestations de la présence du Christ au milieu des siens sont un soutien pour nous ; leur rôle est d’affermir notre foi : elles sont émaillées de détails concrets, dont certains peuvent nous paraître étonnants, mais qui ont probablement une valeur symbolique. Par exemple, les cent cinquante-trois poissons : plus tard, au quatrième siècle, Saint Jérôme commentera ce chiffre en disant qu’à l’époque du Christ, on connaissait exactement cent cinquante-trois espèces de poissons ; ce serait donc une manière symbolique de dire que c’était la pêche maximum en quelque sorte.


Jean précise qu’ils étaient sept disciples (verset 2) : comme les sept Eglises de l’Apocalypse de Jean représentent l’Eglise tout entière, on peut penser que les sept disciples évoqués ici représentent les disciples de tous les temps, c’est-à-dire là encore l’Eglise tout entière.


Première question à propos de ce texte : en débarquant sur le rivage, les disciples trouvent un feu de braise avec du poisson posé dessus et du pain ; et malgré cela, Jésus leur dit d’apporter du poisson qu’ils viennent de prendre. Peut-on penser qu’il en manquait ? Il n’est pas certain qu’on puisse se contenter de cette explication arithmétique. Il faut probablement plutôt en déduire que dans l’œuvre d’évangélisation symbolisée par la pêche (depuis que Jésus a appelé Pierre « pêcheur d’hommes »), Jésus nous précède (c’est le sens du poisson déjà posé sur le feu avant l’arrivée des disciples) mais en même temps, il sollicite notre collaboration.


Autre surprise de ce texte : le dialogue entre Jésus et Pierre ; malheureusement, notre traduction ne peut pas rendre compte de la subtilité du vocabulaire grec. En Français, nous n’avons qu’un verbe « aimer ». Le grec, lui, emploie deux verbes différents : le premier verbe, « agapao », signifie l'amour sans réserve, total et inconditionnel. Le deuxième verbe « phileo » exprime l'amour d'amitié, tendre mais pas totalisant. Les deux premières fois, Jésus demande à Pierre : « Simon... m'aimes-tu ? » avec le verbe « agapaô », c’est-à-dire « m'aimes-tu de cet amour total et inconditionnel dont je t’aime moi-même ? » (Jn 21,15)


Or, Pierre, lui, surtout, après la triste expérience de son triple reniement dans la nuit de la Passion, ne répond pas par le même verbe. Il aime Jésus, oui, mais à la manière des hommes, pas à la manière de Dieu.


La troisième fois, Jésus reprend sa question, mais avec le verbe « phileô ». Le Pape Benoît XVI commentait : « Simon comprend alors que son pauvre amour suffit à Jésus, l'unique dont il est capable… On pourrait dire que Jésus s'est adapté à Pierre, plutôt que Pierre à Jésus ! C'est précisément cette adaptation divine qui donne de l'espérance au disciple, qui a connu la souffrance de l'infidélité. C'est de là que naît la confiance qui le rendra capable de suivre le Christ jusqu'à la fin. »


De la même manière que, dans la nuit du Jeudi au Vendredi, Pierre a trois fois affirmé qu’il ne connaissait pas cet homme, cette fois Jésus l’interroge trois fois : infinie délicatesse qui permet à Pierre d’effacer son triple reniement. A chaque fois, Jésus s’appuie sur cet engagement, cette adhésion de Pierre pour lui confier la mission de pasteur de la communauté : « Sois le pasteur de mes brebis ». Notre relation au Christ n’a de sens et de vérité que si elle s’accomplit dans une mission au service des autres. Jésus précise bien « mes » brebis : Pierre est invité à partager la charge du Christ ; il ne devient pas propriétaire du troupeau ; mais le soin qu’il prendra du troupeau du Christ sera le lieu de vérification de son amour pour le Christ lui-même.*


Pourquoi cette précision de Jésus « m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il ne faut pas entendre ici une espèce de brevet de bonne conduite, du genre : « puisque tu m’aimes plus que les autres, je te confie la charge » ; au contraire, il faut entendre : « C’est parce que je te confie cette charge, qu’il faudra que tu m’aimes davantage ! » Peut-être est-ce comme un discret rappel à ceux qui détiennent l’autorité ? L’autorité qui nous est confiée, dans quelque domaine que ce soit, est d’abord une exigence : accepter une charge pastorale implique beaucoup d’amour.


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Note


* - Saint Augustin commente : « Si tu m’aimes, ne pense pas que c’est toi le pasteur ; mais pais mes brebis comme les miennes, non comme les tiennes »


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Compléments


- L’Evangile de Jean (au chapitre 20) se terminait par « il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-ci y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu et afin que par votre foi, vous ayez la vie en son nom. » C’était donc une très belle finale pour l’Evangile ! Les spécialistes se demandent si le chapitre 21 n’aurait pas été rajouté après coup ? Il se présente comme une sorte de post-scriptum, peut-être destiné à mettre au point le problème de la prééminence de Pierre, qui se posait déjà sans doute dans les communautés chrétiennes de l’époque.


Pour le dire autrement, on peut être étonné de la place occupée par Pierre dans un récit d’apparition du Christ, sous la plume de Saint Jean : cela reflète peut-être un des problèmes des premières communautés chrétiennes. Il faut croire qu’il n’était pas inutile de rappeler à la communauté attachée à la mémoire de Jean que, par la volonté du Christ, le pasteur de l’Eglise universelle était Pierre et non pas Jean.


« Quand tu seras vieux, tu étendras les mains et c’est un autre qui te mettra ta ceinture pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller » : cette phrase suit tout juste ce qu’on serait tentés d’appeler la nomination de Pierre, « sois le berger de mes brebis » ; il semble qu’elle dise clairement que la mission confiée à Pierre est une mission de « service » et non de domination ! Car, à l’époque, la ceinture est portée par les voyageurs et par les serviteurs : elle sera doublement indiquée pour les serviteurs de l’Evangile. Pierre mourra de sa fidélité au service de l’évangile ; c’est pourquoi Jean explique : « Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. » Cela signifie que ce chapitre est postérieur à la mort de Pierre (pendant la persécution de Néron, en 66 ou 67). Ce n’est pas pour nous étonner, puisqu’on admet communément que l’Evangile de Jean est très tardif. Certains supposent même (d’après Jn 21,23-24) que la rédaction finale de l’évangile de Jean serait postérieure à sa propre mort.

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