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Année B

Sur cette page, vous trouverez :

  • Les lectures de la Messe

  • La feuille de Messe avec le choix des chants

  • Une proposition de prière universelle à télécharger

    • En format PDF​

    • En format Word modifiable

  • Une méditation sur l'Evangile du dimanche

  • Un commentaire pour mieux comprendre l'Evangile

  • Une parole pour la route

24 mars 2024

Dimanche des Rameaux

Solennité

et de la Passion du Seigneur

Dimanche des Rameaux

Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus,

comme il est écrit :

Ne crains pas, fille de Sion.

Voici ton roi qui vient,

assis sur le petit d’une ânesse.

Jean 12, 14-15

Lectures de la Messe

Lectio Divina

Feuille de Messe


Prière universelle


CELEBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX

ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR

HOMELIE DU SAINT-PERE FRANÇOIS

Basilique Saint-Pierre

Dimanche 28 mars 2021


Chaque année cette liturgie suscite en nous une attitude d’étonnement : nous passons de la joie d’accueillir Jésus qui entre à Jérusalem à la douleur de le voir condamné à mort et crucifié. C’est une attitude intérieure qui nous accompagnera durant toute la Semaine Sainte. Entrons donc dans cet étonnement.

Jésus nous étonne immédiatement. Son peuple l’accueille avec solennité, mais il entre à Jérusalem sur un humble petit âne. Son peuple attend pour Pâque le libérateur puissant, mais Jésus vient pour accomplir la Pâque par son sacrifice. Son peuple s’attend à célébrer la victoire sur les romains avec l’épée, mais Jésus vient célébrer la victoire de Dieu avec la croix. Qu’est-ce qui est arrivé à ce peuple, qui en peu de jours est passé de l’acclamation de Jésus au cri “Crucifie-le” ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Ces personnes suivaient plus une image du Messie que le Messie. Ils admiraient Jésus, mais ils n’étaient pas prêts à se laisser étonner par lui. L’étonnement est différent de l’admiration. L’admiration peut être mondaine, parce qu’elle recherche ses propres goûts et ses propres attentes ; l’étonnement, au contraire, reste ouvert à l’autre, à sa nouveauté. Encore aujourd’hui beaucoup admirent Jésus : il a bien parlé, il a aimé et pardonné, son exemple a changé l’histoire… et ainsi de suite. Ils l’admirent, mais leur vie ne change pas. Parce qu’admirer ne suffit pas. Il faut le suivre sur son chemin, se laisser mettre en discussion par lui : passer de l’admiration à l’étonnement.

Et qu’est-ce qui étonne le plus du Seigneur et de sa Pâque ? Le fait qu’il parvient à la gloire par la voie de l’humiliation. Il triomphe en accueillant la souffrance et la mort, que nous, sous l’emprise de l’admiration et du succès, éviterions. Jésus au contraire – nous a dit saint Paul – « s’est anéanti, […] s’est abaissé » (Ph 2, 7.8). Cela étonne : voir le Tout-Puissant réduit à rien. Le voir, lui la Parole qui sait tout, nous enseigner en silence sur la cathèdre de la croix. Voir le roi des rois avoir pour trône une potence. Voir le Dieu de l’univers dépouillé de tout. Le voir couronné d’épines au lieu de gloire. Le voir, lui la bonté en personne, insulté et piétiné. Pourquoi toute cette humiliation ? Pourquoi, Seigneur, t’es-tu laissé faire tout cela ?

Il l’a fait pour nous, pour toucher jusqu’au fond notre réalité humaine, pour traverser toute notre existence, tout notre mal. Pour s’approcher de nous et ne pas nous laisser seuls dans la souffrance et dans la mort. Pour nous récupérer, pour nous sauver. Jésus monte sur la croix pour descendre dans notre souffrance. Il éprouve nos pires états d’âme : l’échec, le refus de tous, la trahison de celui qui l’aime et même l’abandon de Dieu. Il expérimente dans sa chair nos contradictions les plus déchirantes, et ainsi les rachète, les transforme. Son amour s’approche de nos fragilités, arrive là où nous avons le plus honte. Et maintenant nous savons que nous ne sommes pas seuls : Dieu est avec nous en chaque blessure, en chaque peur : aucun mal, aucun péché n’a le dernier mot. Dieu gagne, mais la palme de la victoire passe par le bois de la croix. C’est pourquoi les palmes et la croix vont ensemble.

Demandons la grâce de l’étonnement. La vie chrétienne, sans étonnement, devient grisâtre. Comment peut-on témoigner la joie d’avoir rencontré Jésus, si nous ne nous laissons pas étonner chaque jour par son amour surprenant qui nous pardonne et nous fait recommencer ? Si la foi perd l’étonnement, elle devient sourde : elle ne sent plus la merveille de la Grâce, elle ne sent plus le goût du Pain de vie et de la Parole, elle ne perçoit plus la beauté des frères et le don de la création. Elle n’a d’autre moyen que de se réfugier dans les légalismes, dans les cléricalismes et dans toutes les choses que Jésus condamne au chapitre 23 de Matthieu.

En cette Semaine Sainte, levons les yeux vers la croix pour recevoir la grâce de l’étonnement. Saint François d’Assise, en regardant le Crucifié, était surpris que ses frères ne pleuraient pas. Et nous, réussissons-nous encore à nous laisser émouvoir par l’amour de Dieu ? Pourquoi ne savons-nous plus nous étonner devant lui ? Pourquoi ? Peut-être parce que notre foi a été usée par l’habitude. Peut-être parce que nous restons enfermés dans nos regrets et nous nous laissons paralyser par nos insatisfactions. Peut-être parce que nous avons perdu la confiance en tout et que nous croyons même que nous nous trompons. Mais derrière ces “peut-être” y-a-t-il le fait que nous ne sommes pas ouverts au don de l’Esprit, qui est celui qui nous donne la grâce de l’étonnement.

Repartons de l’étonnement ; regardons le Crucifié et disons-lui : “Seigneur, comme tu m’aimes ! Comme je suis précieux pour toi !”. Laissons-nous étonner par Jésus pour retourner à la vie, parce que la grandeur de la vie n’est pas dans l’avoir ni dans l’affirmation de soi, mais de se découvrir aimés. C’est la grandeur de la vie : se découvrir aimés. Et la grandeur de la vie est dans la beauté de l’amour. Dans le Crucifié nous voyons Dieu humilié, le Tout-Puissant réduit à un déchet. Et avec la grâce de l’étonnement nous comprenons qu’en accueillant celui qui est rejeté, en s’approchant de celui qui est humilié par la vie, nous aimons Jésus : parce qu’il est dans les derniers, dans les rejetés, dans ceux que notre culture pharisaïque condamne.

Aujourd’hui, immédiatement après la mort de Jésus, l’Evangile nous révèle la plus belle icône de l’étonnement. C’est la scène du centurion, qui « voyant comment il avait expiré, déclara : “Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !” » (Mc 15, 39). Il s’est laissé étonner par l’amour. De quelle manière avait-il vu Jésus mourir ? Il l’avait vu mourir en aimant, et cela l’a étonné. Il souffrait, mais il continuait à aimer. Voilà l’étonnement devant Dieu, qui sait remplir d’amour même la mort. Dans cet amour gratuit et inouï, le centurion, un païen, trouve Dieu. Vraiment il était Fils de Dieu ! Sa phrase scelle la Passion. Beaucoup avant lui dans l’Evangile, en admirant Jésus pour ses miracles et prodiges, l’avaient reconnu Fils de Dieu, mais le Christ lui-même les avait fait taire, parce qu’il y avait le risque qu’ils s’arrêtent à l’admiration mondaine, à l’idée d’un Dieu à adorer et à craindre car puissant et terrible. Sous la croix, désormais, on ne peut plus mal interpréter : Dieu s’est révélé et règne avec la seule force désarmée et désarmante de l’amour.

Frères et sœurs, aujourd’hui Dieu étonne encore notre esprit et notre cœur. Laissons cet étonnement nous envahir, regardons le Crucifié et disons nous aussi : “Tu es vraiment le Fils de Dieu. Tu es mon Dieu”.

Monter à Jérusalem, monter au Golgotha

Christelle Javary


Dans la Bible, on ne se rend pas à Jérusalem, on y monte. Certes, la ville se situe à plus de 700 mètres d’altitude, mais la notation a souvent un sens spirituel : la Ville sainte invite à une rencontre au sommet avec le Très-Haut. C’est bien cela qui attend Jésus, sous la forme paradoxale et scandaleuse de l’élévation sur la croix. Il le sait, tout s’achèvera à Jérusalem, au double sens du terme : l’accomplissement de sa mission et le terme de son parcours terrestre. Personne n’ignore que ses ennemis attendent l’heure favorable pour avoir enfin le dessus : Les disciples étaient en route pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux ; ils étaient saisis de frayeur (Mc 10, 32). Jésus, déterminé, marche devant et bientôt il marchera seul au supplice. La foule qui l’acclame à son entrée dans la ville réclamera sa mort. Le récit intégral de la Passion nous montre une débandade généralisée. Les disciples s’enfuient lors de l’arrestation de leur maître. Pierre le renie, tétanisé de peur devant une simple servante. Nous n’aurions pas fait mieux, sans doute, mais qu’importe ! Nous aussi, nous devons nous lever et monter à Jérusalem, à la suite du Christ. La liturgie n’admet jamais de spectateurs, encore moins en ce dimanche des Rameaux, au seuil de la Semaine sainte. Nous sommes acteurs du drame qui se joue. Comme à Gethsémani, le Christ nous interpelle : « Levez-vous ! Allons ! »


Entraînés vers les hauteurs


En août dernier, des jeunes du monde entier ont « quitté leur canapé » pour marcher vers Lisbonne et se tourner, ensemble, vers le Christ. Le pape leur a donné l’exemple de Marie qui dans les Évangiles marche beaucoup, et toujours en montée, « car ce n’est qu’en montant qu’on atteint le sommet ». Avec cette tendresse familière dont il a le secret, il a encouragé ces jeunes à marcher derrière Jésus, « le véritable Ami qui t’accompagne tout au long du chemin, t’aide à vaincre tes peurs et t’entraîne vers les hauteurs, vers les cimes pour lesquelles tu es fait ». Et si nous tombons sur le chemin ? Dieu lui-même nous relève. Jésus monte jusqu’au Golgotha en portant le poids de nos lâchetés, de nos reniements, de notre péché. Il les porte, il les emporte, il nous en délivre. Dans un dernier souffle, il prend sur lui le pire de la détresse humaine : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri bouleversant rejoint nos plus obscures solitudes. C’est encore à son Père, même silencieux, que le Fils s’adresse, fidèle jusqu’au bout, arrachant au centurion cette exclamation stupéfaite : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » Élevé sur la croix, Jésus est à présent descendu au tombeau, dans l’attente confiante du surgissement de Pâques. Tout est achevé, tout est accompli.

in Magnificat

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