HOMELIE (26e dimanche ordinaire A)
‘’Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu’’
Frères et sœurs, ce propos de Jésus me rappelle celui qu’il a adressé à cet homme, crucifié en même temps que lui, un ‘’bandit de pire espèce’’ :’’Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.’’ Cet homme n’était, ni prostitué, ni publicain, c’était un truand ! Et il le reconnaît lui-même, quand il évoque sa propre condamnation : ’’Pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons.’’ N’est-ce pas là l’expression d’un profond repentir, comme venait de le faire le premier fils de l’évangile d’aujourd’hui ? Un propos qui rejoint l’appel de la 1re lecture : ’’Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie.’’ Tel est, notre Dieu : il ne cesse de nous tendre la main ! Il appelle celui ou celle qui s’enfonce dans le mal à changer radicalement, en choisissant ce qui fait vivre.
Frères et sœurs, je crois qu’à travers les grands-prêtres et les anciens à qui il s’adresse, Jésus s’adresse aussi à chacun et chacune de nous aujourd’hui ! C’est à nous qu’il pose la question :’’Lequel des deux enfants a fait la volonté du Père ?’’
Je pense que la réponse nous appartient, et que nous ne pouvons pas nous contenter de bons sentiments, de superbes résolutions, d’ardentes prières… Oui, il en faut des prières, c’est certain, mais si les actes ne suivent pas, c’est que nous ne sommes pas convertis ; nous sommes encore loin de la vigne du Seigneur !
Aujourd’hui, chacun et chacune de nous est invité à aller travailler à sa vigne. Et ‘’aller travailler à la vigne du Seigneur’’, cela consiste à témoigner de notre foi et de l’espérance qui nous habitent ; puisque nous sommes envoyés comme ‘’messagers de l’évangile’’. Et c’est à travers les gestes de notre quotidien que nous serons reconnus comme disciples du Christ.
Le Christ qui nous rappelle que ce qui compte dans la vie avec lui, ce ne sont pas les belles paroles, mais les actes ! On juge quelqu’un sur ce qu’il fait et non pas sur les bonnes intentions ! C’est pour cela qu’il nous invite à traduire nos paroles en actes.
Frères et sœurs, aujourd’hui encore, le Seigneur continue à nous envoyer à ‘’aller travailler à sa vigne’’, avec le même état d’esprit que lui, dont Paul nous dit, en 2e lecture, comment il a répondu, lui-même, à l’appel du Père en devenant obéissant et en accomplissant la mission qu’il lui a confié : la mission de sauver ses frères et sœurs en humanité.
Comme lui, Jésus, il faut nous rappeler chaque jour que le cœur de notre foi, le oui décisif que nous avons à dire et à donner à Dieu, doit être un engagement de toute notre vie, et non du bout des lèvres. Amen.
Père Paul
Curé de Lasne
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