La Toussaint est une fête de Joie et d’Espérance dans le Seigneur.
Est-ce parce que nous avons trop oublié d’être joyeux dans cette Espérance que la fête d’Halloween a pris le pas sur la Toussaint ? La question mérite d’être posée. À nous de rendre visible notre espérance et de rendre joyeuse cette fête de la Toussaint.
La Toussaint, « tous saints ». Nous sommes liés par la même vocation, qui est celle à la sainteté. Vous vous rendez compte ? Nous sommes tous appelés à la sainteté !
Le père François-Marie Léthel, spécialiste de sainte Thérèse de Lisieux, consulteur au dicastère pour les causes des saints nous donne cette définition : « les saints sont comme nous, parfois pires, mais au cœur même de leur faute, ils se sont laissé rejoindre par l’amour du Christ »
Et sainte Thérèse a redéfini la sainteté comme « le grand amour vécu dans le quotidien le plus ordinaire » C’est au cœur de la vie de tous les jours que nous sommes appelés à la sainteté.
Aujourd’hui « la fragilité nous semble négative, mais vécue en Dieu, elle devient le meilleur terrain de la sainteté. Toute fragilité peut être ouverte à cet amour qui nous sauve ».
Nous avons donc toutes nos chances pour devenir saints !
Revenons à l’Évangile
La proclamation des Béatitudes est à la fois une prophétie et une bénédiction.
C’est une bénédiction parce qu’elle nous fait entendre le chemin de la perfection auquel Dieu appelle les disciples de Jésus, non pas comme un chemin de perfectionnement moral qui dépendrait de nos forces et de notre volonté, mais comme un chemin d’accomplissement qui résulte de la grâce de Dieu répandue en nos cœurs et annoncée par Jésus lui-même. C’est une bénédiction parce qu’elle nous fait accueillir ses paroles, non pas comme un jugement qui nous condamne mais comme une espérance qui nous appelle.
La première lettre de Saint Jean affirme que les chrétiens sont « enfants de Dieu ». Être enfant de Dieu, c’est reconnaître que la vie est un don. C’est aussi vivre dans la proximité avec Dieu, et dans l’espérance être un jour totalement semblable au Christ.
Voilà donc une bonne nouvelle. Nous sommes enfants de Dieu et tous appelés à la sainteté. L’Evangile aujourd’hui nous en montre le chemin à suivre.
Le premier enseignement de Jésus est autant un appel à vivre le présent qu’une promesse pour l’avenir. Aux femmes et aux hommes pauvres, doux, confiants, bienveillants, droits, pacifiques ou persécutés, Dieu promet son Royaume. Tout être humain peut se sentir concerné par l’une ou l’autre de ces promesses, appelées les « béatitudes ». L’espérance d’une vie meilleure est offerte à chacun, dès aujourd’hui. Cela concerne chacun de nous.
Ce que nous sommes ne paraît pas encore, « ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » (1 Jn 3,2) : c’est-à-dire que la puissance de transformation de l’Esprit Saint ne transforme pas magiquement l’existence des hommes, elle la transforme lentement à travers la fidélité des jours, des années, des décennies, elle travaille incessamment le cœur, le foyer de notre désir et de notre volonté, elle nous entraîne insensiblement, progressivement, à trouver notre joie dans la volonté de Dieu. Mais tout cela, ne transforme pas sensiblement ou visiblement, en tout cas de manière spectaculaire l’existence humaine. « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » parce que pour l’instant, ce qui apparaît de notre vie, c’est ce que nous sommes. Ce que nous serons résultera de notre transformation quand nous verrons Dieu tel qu’il est.
Les textes de cette fête d’aujourd’hui apportent la réponse de la foi à la grande question que les hommes de tous les temps se sont posée : « La mort est-elle la fin de tout et l’au-delà existe-t-il ? »
Le mot « heureux » revient neuf fois dans l’évangile d’aujourd’hui. C’est vraiment une bonne nouvelle. Et nous pouvons y croire ou ne pas y croire.
Si vous y tenez, vous pouvez continuer à ruminer vos marasmes et vos morosités. Vous pouvez continuer à estimer que la mort, la souffrance, sont le but de l’homme.
Jésus, Lui, nous dit tout simplement le contraire : « A ceux qui sont en deuil ! Oui, Dieu viendra à leur secours. A ceux qui sont persécutés pour leur foi ! Oui, il est pour eux le Royaume de Dieu ».
La fête de la Toussaint, aujourd’hui nous révèle le but de l’univers, qui n’est pas la mort, mais la vie, la joie. Nous sommes tous appelés au bonheur du Royaume des cieux.
Pendant notre pèlerinage ici sur terre Dieu nous donne des balises…
Il nous donne des balises afin que nous ne nous égarions pas, mais atteignons le but ultime. Les dix commandements nous introduisent à la vraie vie. Ils nous indiquent concrètement comment aimer Dieu plus que tout et comment aimer nos frères comme nous-mêmes. Car comme le disait Jésus avec force dans son enseignement : « celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Mt 16,25).
En octobre 2020, le Pape François a béatifié un jeune, Carlos Acutis, qui est mort en 2006 à l’âge de 15 ans. C’est donc très proche de nous. Ce jeune est considéré comme un « cyber-chrétien » il partageait sa foi sur les réseaux sociaux. Au moment de mourir voici les paroles qu’il a dit à sa maman… et qui sont un vrai message d’espérance pour nous, un message qui peut venir fortifier notre foi :
« Maman, n’aie pas peur
car avec l’incarnation de Jésus,
la mort est revenue à la vie
et nous n’avons pas à essayer de lui échapper.
Quelque chose d’extraordinaire
Nous attend dans la vie éternelle. »
Quelque chose d’extraordinaire nous attend dans la vie éternelle.
Nous avons à rapprivoiser la mort et ne pas en avoir peur.
FS le chemin de la sainteté est celui de l’oubli de soi, de la préférence donnée à Dieu et du don de sa vie pour ceux dont les circonstances de la vie font notre prochain. C’est oser aller à contre-courant du « nombrilisme » de notre société actuelle. Osons, n’ayons pas peur de témoigner de l’amour de Dieu pour chacun de nous.
Bonne fête de Toussaint à Toutes et à Tous. Amen
Luc, diacre
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