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Une parole pour la route
8 décembre 2024
2e Dimanche de l'Avent
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Luc 3, 4.6
Lectures de la Messe
Feuille de Messe
Prière universelle
Prière universelle
L’Évangile de ce dimanche
présenté aux enfants
( et à ceux qui leur ressemblent)
Interview de Bernadette Dumont
pour Magnificat
(Je ne peux que vous recommander de vous abonner : ici)
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
◗ Qui était Jean, le fils de Zacharie ?
C’était un cousin de Jésus. Le dernier et le plus grand de tous les prophètes. Nous l’appelons saint Jean Baptiste, parce qu’il baptisait dans le Jourdain. Les gens de bonne volonté accouraient à lui pour se convertir, afin d’être prêts à accueillir le Christ annoncé par les prophètes. Nous aussi, chrétiens, pendant le temps de l’Avent, nous sommes appelés par l’Église à nous convertir afin d’être purs et irréprochables pour célébrer la fête de la Nativité de Jésus, le Christ. Mais surtout pour le jour – dont nul ne connaît la date – où, nous le croyons, Jésus reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts (2e lecture).
◗ Qu’est-ce que cela veut dire « se convertir » ?
La conversion dans la Bible, c’est le changement radical de projet que l’on donne à sa vie, apr ès avoir été touché par la vérité divine annoncée par les prophètes. Pour nous chrétiens, c’est reconnaître que seul Jésus a les paroles de la vie éternelle, et changer nos vies pour mettre réellement sa parole en pratique. Dans la 2e lecture, saint Paul qualifie notre conversion de si beau travail accompli en nous par la parole de Jésus.
◗ Se convertir, c’est donc difficile et douloureux, cela nous remplit de tristesse…
Au départ, oui, puisque nous éprouvons des regrets d’avoir été dans l’erreur, et du repentir d’avoir fait le mal. Mais cette première marche franchie, notre conversion est fondamentalement joyeuse ! C’est ce qu’exprime merveilleusement bien la 1re lecture :
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère.
Vois tes enfants rassemblés du couchant au levant,
ils se réjouissent parce que Dieu [les sauve].
De quoi Dieu nous sauve-t-il ? De l’esclavage du péché, de l’exil où nous sommes retenus prisonniers par l’ennemi du genre humain : alors vient la joie, car notre conversion est une libération du mal et du malheur.
Tu les avais vus partir [Ã pied],
emmenés par les ennemis.
Et Dieu te les ramène, portés en triomphe !
◗ Comment transmettre à un enfant la joie de cette libération ?
En lui proposant de s’approprier cette 1re lecture, comme prière personnelle à réciter tous les jours jusqu’à Noël. On va préparer une photocopie du texte – en gros caractères et présenté en strophes. Avant de lui remettre solennellement ce texte, on va le relire avec lui, A – en le commentant et le situant par rapport à l’histoire du peuple élu (le retour de la déportation à Babylone) ; B – en le transposant par rapport aux enjeux de sa vie d’enfant : Jérusalem, c’est son âme ; Israël, c’est sa vie.
Ô mon âme, quitte ta robe de tristesse
et de misère…
car Dieu a conduit ma vie dans la joie,
à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde
et sa justice.
Catéchiste et auteur de livres pour enfants, Bernadette Dumont est mère de famille et grand-mère.
Méditation
Dans l’Évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent retentit l’invitation de Jean-Baptiste : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est tout proche » (Mt 3, 2). C’est avec ces paroles que Jésus commencera sa mission en Galilée (cf. Mt 4, 17) ; et ce sera aussi l’annonce que devront apporter les disciples dans leur première expérience missionnaire (cf. Mt 10, 7). L’évangéliste Matthieu veut ainsi présenter Jean comme celui qui prépare la route au Christ qui vient, et les disciples comme les continuateurs de la prédication de Jésus. Il s’agit de la même annonce joyeuse : le Royaume de Dieu arrive, ou plutôt il est proche, il est parmi nous ! Cette parole est très importante : « Le Royaume de Dieu est parmi vous », dit Jésus. Et Jean annonce ce que Jésus dira ensuite : « Le Royaume de Dieu est venu, il est arrivé, il est parmi vous ». C’est le message central de toute mission chrétienne. Quand un missionnaire ou un chrétien va annoncer Jésus, il ne va pas faire du prosélytisme comme s’il était un supporter qui recherche des adhérents pour son équipe. Non, il va simplement annoncer : « Le Royaume de Dieu est parmi vous ! ». Et ainsi, le missionnaire prépare le chemin pour Jésus, qui rencontre son peuple.
Mais quel est ce royaume de Dieu, ce royaume des cieux ? Ce sont des synonymes. Nous pensons immédiatement à quelque chose qui concerne l’au-delà  : la vie éternelle. Certes, cela est vrai, le royaume de Dieu s’étendra sans fin au-delà de la vie terrestre, mais la belle nouvelle que Jésus nous apporte — et que Jean anticipe — est que nous ne devons pas attendre le royaume de Dieu dans le futur : il s’est approché, d’une certaine façon, il est déjà présent et nous pouvons dès à présent faire l’expérience de sa puissance spirituelle. « Le royaume de Dieu est parmi vous », dira Jésus. Dieu vient établir sa seigneurie dans notre histoire, dans l’aujourd’hui de tous les jours, dans notre vie ; et là où elle est accueillie avec foi et humilité germent l’amour, la joie et la paix.
La condition pour entrer et faire partie de ce royaume est d’accomplir un changement dans notre vie, c’est-à -dire de nous convertir, nous convertir tous les jours, un pas en avant chaque jour… Il s’agit d’abandonner les chemins faciles mais trompeurs, des idoles de ce monde : le succès à tout prix, le pouvoir au détriment des plus faibles, la soif de richesses, le plaisir à n’importe quel prix. Et d’ouvrir, en revanche, le chemin au Seigneur qui vient : Il ne nous ôte pas notre liberté, mais nous donne le vrai bonheur. Avec la naissance de Jésus à Bethléem, c’est Dieu lui- même qui établit sa demeure parmi nous pour nous libérer de l’égoïsme, du péché et de la corruption, de ces attitudes qui appartiennent au diable : rechercher le succès à tout prix, rechercher le pouvoir au détriment des plus faibles, avoir soif de richesses, et rechercher le plaisir à n’importe quel prix.
Noël est un jour de grande joie également extérieure, mais c’est surtout un événement religieux pour lequel une préparation spirituelle est nécessaire. En ce temps de l’Avent, laissons-nous conduire par l’exhortation de Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers », nous dit-il (v. 3). Nous préparons le chemin du Seigneur et nous rendons droits ses sentiers, quand nous examinons notre conscience, quand nous scrutons nos attitudes, pour chasser ces attitudes de pécheurs que j’ai mentionnées, qui ne sont pas de Dieu : le succès à tout prix, le pouvoir au détriment des plus faibles, la soif de richesses, le plaisir à n’importe quel prix.
Que la Vierge Marie nous aide à nous préparer à la rencontre avec cet Amour-toujours-plus-grand, qui est celui qu’apporte Jésus et qui, dans la nuit de Noël, s’est fait tout petit, comme une semence tombée en terre. Et Jésus est cette semence, cette semence du royaume de Dieu.
PAPE FRANÇOIS
ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 4 décembre 2016
Mieux comprendre l'Évangile
avec Marie-Noëlle Thabut
L’AN 15 DU RÈGNE DE TIBÈRE
Reprenons le texte dans l'ordre : Luc a ses raisons, certainement, pour se montrer aussi précis, tout d'un coup, sur la date, les lieux, les personnages du décor qu'il est en train de planter. On remarque au passage que ce sont déjà les acteurs du drame de la Passion de Jésus, manière de nous dire entre autres qu'elle se profile déjà à l'horizon.
Il reste que la donnée de date, « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère » n’est pas très claire pour nous, mais ce n'est pas la faute de Luc : rien n'est plus difficile que de reconstituer les dates de cette époque-là ; en tout cas, à quelques mois près, une chose est sûre, nous sommes ici en 27 ou 28 après J.C. 1
Luc présente aussi les personnages politiques, d'abord, les personnages religieux ensuite qui noueront le drame autour de Jean-Baptiste, puis de Jésus. Un gouverneur romain, Pilate, pour la Judée 2 (c'est-à -dire la région de Jérusalem), des rois issus du pays pour les autres provinces. Pourquoi la Judée a-t-elle un régime à part ? Tout simplement pour que Rome ait directement la mainmise sur cette province particulièrement difficile à gouverner ; et Pilate est réputé pour sa sévérité. Dernière remarque, le roi Hérode dont il est question ici, est Hérode Antipas, fils d'Hérode le Grand ; ce dernier était au pouvoir au moment de la naissance de Jésus, mais au moment de sa vie publique (comme de celle de Jean-Baptiste), c'est Hérode Antipas.
Quant aux lieux, Luc nomme deux provinces juives, la Galilée et la Judée, et trois provinces non-juives, au Nord du pays : l'Iturée, la Traconitide et l'Abilène 3 ; il ne couvre cependant pas toute la région ; mais il ne cherche pas à être exhaustif, il ne nous donne pas un cours de géographie politique ; il veut nous suggérer que le salut qui vient concerne à la fois les Juifs et les païens, ce qui sera une insistance très forte de tout son évangile. On ne s'étonne pas que Luc, l'ancien païen converti, soit particulièrement sensible à l'accès des païens au salut.
Enfin il nomme les autorités religieuses, les grands prêtres, Anne et Caïphe. Dans le texte grec, il dit même « le » grand prêtre, Anne et Caïphe, formule plutôt curieuse ! Il est vrai qu'il n'y avait jamais qu'un seul grand prêtre en exercice. Anne l'a été de l'an 6 à l'an 15 et son gendre Caïphe de l'an 18 à l'an 36 ; mais Anne exerçait une très grande influence sur son gendre et c'est peut-être cela que Luc a voulu noter. Tous les deux, d'ailleurs, joueront un rôle dans le procès de Jésus (Jn 18,13).
LA PRÉDICATION DE JEAN-BAPTISTE
Continuons le texte : « La parole de Dieu fut adressée à Jean » littéralement « Il y eut une Parole de Dieu sur Jean » ; or c’est exactement la même formule qui est employée dans la Bible grecque (la Septante) pour Jérémie (Jr 11,1) et pour Osée (Os 1,1) ; Luc la reprend intentionnellement ; il veut nous présenter d’emblée Jean (celui que nous appelons Jean-Baptiste) comme un authentique prophète. Il avait raconté un peu plus haut dans son évangile, la naissance miraculeuse de Jean, le fils de Zacharie et d’Elisabeth. Jean-Baptiste est donc fils de prêtre, chose banale à l’époque, mais, comme beaucoup de Juifs fervents, il a pris ses distances par rapport au Temple de Jérusalem. Et il invite ses frères à le rejoindre au désert pour retrouver la ferveur de Josué et du peuple hébreu traversant le Jourdain. Ce faisant, il accomplit une véritable mission de prophète : « Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés ». La conversion a toujours été le thème de prédication favori des prophètes. Nous reparlerons plus longuement du baptême de Jean et du baptême chrétien la semaine prochaine à propos des versets suivants de l’évangile de Luc ; pour aujourd’hui, notons seulement que Jésus n’a pas inventé le baptême puisque, avant lui, Jean baptisait déjà !
La prédication de Jean est placée sous le meilleur patronage qui soit : « Comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe » ; manière de dire : Jean-Baptiste est un prophète authentique, celui qui vous ouvre les yeux sur l’accomplissement des antiques promesses. Car le grand objectif des écrits du Nouveau Testament est de révéler que Jésus est bien celui qui accomplit le projet de Dieu annoncé dans l’Ancien Testament. Chaque auteur le fait à sa manière avec son génie propre, mais l’objectif est toujours le même. La citation choisie par Luc est tirée du chapitre 40 du livre d'Isaïe4, donc du deuxième Isaïe, le prophète qui prêchait pendant l'Exil à Babylone et annonçait la fidélité de Dieu et le retour au pays.
Soyons clairs : cette annonce d'Isaïe s'adressait d'abord à ses contemporains ; leur premier souci était d'ordre immédiat ; c'est donc un oracle de circonstance ; à des exilés qui risquaient bien de se croire abandonnés de Dieu, il annonçait : vous allez bientôt prendre le chemin du retour. Il le faisait à travers des images extrêmement suggestives pour eux : chaque année, pour la grande fête nationale, la fête du dieu Mardouk, les esclaves juifs déportés à Babylone étaient contraints à de véritables travaux forcés ; il fallait tracer une autoroute en plein désert : combler les ravins, raser les collines, redresser les chemins tortueux... tout cela, pénible physiquement et plus encore moralement puisque c'était en l'honneur d'une idole païenne ! Or que disait Isaïe ? Désormais c'est la route du Seigneur qui va traverser le désert : traduisez, Dieu prend la tête du cortège de votre retour triomphal au pays.
Jean-Baptiste, relisant la prophétie de son lointain père spirituel, y découvre l'annonce d'un autre chemin de libération : désormais ce ne sont plus seulement les exilés à Babylone, c'est tout homme qui verra le salut de Dieu.
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Notes
1 - Rien n'est plus difficile que de reconstituer les dates de cette époque-là pour deux raisons ; tout dépend d'abord du jour choisi pour le début de l'année : est-ce octobre ? Est-ce janvier ? De plus, d'un pays à l'autre, on n'avait pas la même manière de compter ; Tibère a régné de + 13 à + 37 ; Luc envisage-t-il la date anniversaire de l'accession de Tibère au pouvoir ? Deuxième raison, il y a eu de nombreux changements de calendrier depuis ! D'où notre incertitude sur l'âge de Jésus, au commencement de sa vie publique : bienheureuse incertitude, peut-être, qui nous pousse à chercher ailleurs ce qui est réellement important.
2 - En l'an 6, Rome a destitué le roi Archélaüs, (fils d'Hérode le Grand et frère d'Hérode Antipas et de Philippe), et ne l'a pas remplacé.
3 - L’Iturée se trouve au nord-est du lac de Tibériade ; la Trachonitide à l’est de la Galilée, au sud de Damas et l’Abilène, ou région d’Abila est située au nord-ouest de Damas.
4 - Voici le texte d'Isaïe : « Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du SEIGNEUR ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du SEIGNEUR... » (Is 40,3-5). (On notera que, dans sa citation d’Isaïe, Luc a, certainement intentionnellement, remplacé le mot « gloire » par le mot « salut » : « tout être vivant verra le salut de Dieu ». Pour lui, clairement, la gloire de Dieu, c'est le salut du monde, ce que notre liturgie eucharistique affirme au moment de la prière sur les offrandes.
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